Un anti-nucléaire arrêté

mardi 16 mai 2006.

Dans un communiqué du 16/05/06, le Réseau Sortir du nucléaire informe de l’arrestation de son porte-parole, Stéphane Lhomme [1], ce qui a provoqué un tollé chez les mouvements écologistes.

« Depuis ce matin, Stéphane Lhomme, est en garde à vue au Commissariat central de police de Bordeaux pour une durée indéterminée. Il est soupçonné de détenir un document confidentiel défense qui démontre la vulnérabilité du réacteur nucléaire EPR en cas de crash suicide d’un avion de ligne, » peut-on lire dans le communiqué.

Le délit de compromission du secret de la défense nationale est passible de cinq ans de prison et de 75.000 euros d’amende.

L’application intempestive du "secret défense" avait déjà provoqué la décision de plusieurs organisations de cesser de participer au débat sur le nucléaire (voir notre article ou la revue de presse de Sortir du nucléaire), il y a quelques mois.

Ce qui explique que les Verts parlent d’une garde-à-vue dont le motif est « à la fois invraisemblable et très significatif ... car après une escroquerie de débat public sur l’EPR, le premier ministre vient de demander au préfet de précipiter l’ouverture de l’enquête publique alors même que l’on refuse aux citoyens la connaissance de l’intégralité des risques que l’on va leur faire courir. »

Noël Mamère, député Vert, a, pour sa part, jugé l’arrestation de Stéphane Lhomme « scandaleuse ». « Pendant que les plus hauts responsables de l’Etat instrumentalisent les services secrets français pour leurs barbouzeries, on arrête Stéphane Lhomme, militant anti-nucléaire pour atteinte au secret défense comme s’il s’agissait d’un dangereux terroriste », a-t-il déclaré au correspondant de l’agence Reuters. « C’est la preuve que le pouvoir préfère l’opacité à la transparence en matière nucléaire », a-t-il expliqué.

Et si, comme le pense le réseau "Sortir du nucléaire" il s’agissait de mettre en œuvre « tous les moyens pour déstabiliser les opposants » et « forcer la construction de l’EPR avant un éventuel changement à la tête de l’Etat en 2007 » ? Le réseau a déjà fait l’objet les 3 et 6 Décembre dernier d’une convocation par la DST pour publication sur le site Stop Plutonium d’informations sur les transports de plutonium.

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Voir en ligne: le rapport sur le site des Verts européens (.pdf de 3.6 Mo).

[1] Stéphane Lhomme est le beau-frère de José Bové. Il avait déjà été arrêté plusieurs fois lors de ses luttes contre le lobby nucléaire. Il a déjà écrit sur Citron Vert.


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