Le 18/11/05, le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien s’est exprimé sur « l’apprentissage junior », (en clair, la sortie du collège à 14 ans).

« Le projet reste aujourd’hui à construire et n’est pas définitif, » a expliqué le ministre qui a néanmoins déclaré : « L’objectif d’application de l’apprentissage junior est septembre 2006. Ca va aller très vite. On veut une mise en oeuvre pour la rentrée 2006. »

Dans un texte intitulé « L’apprentissage ou les apprentissages ? », Philippe Meirieu tente pourtant d’alerter contre cette mesure prise à la hâte. Il rappelle que L’apprentissage c’est « treize semaines de cours seulement par an et cinq semaines de congés payés : treize semaines de cours pour des élèves en échec dans les apprentissages fondamentaux - et, en particulier, celui de la langue - c’est la condamnation à perpétuité à des tâches de pure exécution, l’impossibilité d’accéder à la "seconde chance" que constitue la formation continue ... »

Pour Philippe Meirieu, le retour à l’apprentissage à 14 est un concentré de renoncements en matière de pédagogie, de société et de citoyenneté. Il y voit l’image d’une Ecole « chambre d’enregistrement des inégalités sociales », qui, faute d’essayer de relever les défis pédagogiques que sont les élèves "difficiles", perdra son âme et jusqu’à sa pertinence, y compris pour les élèves "normaux".