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Dans un communiqué de presse, le Mouvement Français pour le Planning familial rappelle les dix années de militantisme qui avaient précédé et avaient largement contribué à ce que l’aspiration des femmes à des maternités désirées trouve enfin un fondement légal.
« Même si elle perçue comme très restrictive et très décevante par rapport à l’attente des militants du MFPF et d’une grande partie de la population, elle marque une étape dans le mouvement qui ne cessera de s’amplifier pour obtenir la libération de la contrainte procréative subie par les femmes. Elle ouvre cette période où la libre disposition de leur corps sera un axe central de leurs revendications. La loi Neuwirth a permis que la contraception ne soit plus réservée aux personnes nanties, en démocratisant son accès. Aujourd’hui 80 à 85% des naissances sont planifiées contre 15% dans les années 60 (INED), » rappelle le communiqué.
Pourtant, 40 ans plus tard, le combat continue. Et le mouvement insiste sur la nécessité de ne pas laisser la loi inachevée : « rembourser l’ensemble des moyens de contraception, développer les dispositifs et les lieux d’information et d’orientation, développer la formation initiale et continue de l’ensemble des professionnels du secteur sanitaire et social, mettre en œuvre une véritable éducation à la sexualité de tous les jeunes, sont des conditions requises aujourd’hui pour que la loi instaurant le droit des femmes permette vraiment à chacune de bénéficier de la meilleure contraception, c’est-à-dire celle qu’elle a choisi. »
C’est que, effectivement, la situation est loin d’être idéale.
Dans un article du 28/12/07, Libération rappelle d’abord le succès qu’a connu la pilule : « En 1970, 5 % des Françaises de 20 à 44 ans la prennent ; en 1978, elles sont 37 %. Elles sont aujourd’hui 60 % (et plus de 80 % des 20-24 ans), tandis que 20 % utilisent le stérilet et 11 % le préservatif. »
Mais si le taux de contraception des Françaises en âge de procréer est l’un des plus élevés d’Europe, il n’en reste pas moins que cette belle progression n’a pas fait disparaître les grossesses non désirées. « Celles-ci représentent encore une grossesse sur trois, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined) » explique le journal. « Et dans deux cas de grossesses non prévues sur trois, les femmes déclarent utiliser un moyen contraceptif. Au final, parmi les grossesses non désirées, 210 000 se terminent par un IVG, dont 13 400 concernent des jeunes filles mineures. Un chiffre qui n’a désespérément pas bougé depuis dix ans. »