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Goro Nickel, c’est un projet minier qui couvrira à terme d’immenses surfaces du sud de la Nouvelle Calédonie. Il collectionne les tares écologiques, détruit des écosystèmes uniques au monde, bloque toute perspective de développement durable, et pourtant il se construit, dans l’illégalité, sans permis d’exploitation.
A des pratiques qui rappelleront quelques souvenirs en France métropolitaine (enquêtes d’utilité publiques bâclées, communication clinquante, argumentaires approximatifs…) se conjuguent des particularités locales : une importation massive de fuel et de charbon pour faire tourner l’économie nickel, des législations lacunaires, un aveuglement envers les droits du peuple kanak...
Malgré l’argent dépensé et les soutiens institutionnels, le doute s’instaure. Etant donné l’énormité des quantités en jeu (extraction, traitement, déchets) et le nombre de dérogations locales, il apparaît que les risques de pollution, y compris par des déchets organiques, sont réels et importants. Le périmètre exact de l’ensemble des activités liées à Goro Nickel est caché : il est immense et son impact sur la biodiversité certain et catastrophique. Des alertes sont lancées, y compris par des scientifiques, l’application des normes internationales en matière d’environnement réclamée, de nouvelles expertises sur les risques réels demandées…
Au-delà, c’est aussi le mode de développement représenté par cette usine qui peut être questionné. Il n’est pas durable du fait de la pollution irréversible qu’il engendre. Il renforce la dépendance économique envers une ressource naturelle limitée. Il bloque des perspectives de développement alternatives, plus respectueuses des populations locales, pouvant s’appuyer sur les énergies renouvelables (pourtant mises en exergue dans la déclinaison « outre-mer » du Grenelle de l’environnement) ou sur l’éco-tourisme, grâce à la richesse unique du patrimoine naturel calédonien.
Comme si la Nouvelle Calédonie pouvait ignorer ses voisins, en continuant à polluer toujours plus et en détruisant l’environnement. Comme si la Nouvelle Calédonie pouvait ignorer le protocole de Kyoto, le réchauffement climatique, la décolonisation voulue par l’ONU…
Pour plus d’informations, la navigation sur internet rapporte beaucoup d’informations : les sites institutionnels montrent les réalités économiques (poids du secteur minier dans la demande énergétique par exemple), Goro Nickel a son "propre" site, sur lequel tout est magnifique. Pour les interrogations, on peut par exemple consulter le site du collectif "Ensemble pour la planète", regroupant près d’une vingtaine d’associations locales.