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BBC News du 05/08/07 fait un bilan d’étape de l’activité du Centre d’études de la vie marine, un réseau qui regroupe des chercheurs de plus de 70 pays qui « s’engagent à évaluer et à expliquer la diversité, la distribution et l’abondance de la vie marine dans les océans — de par le passé, au présent et à l’avenir, » d’ici l’an 2010.
L’une des facettes du travail du Centre a été de fournir une étude détaillée de l’histoire du thon rouge au cours de la première moitié du 20ème siècle.
Une synthèse en est donnée en première partie d’un document .pdf (en anglais). La pêche n’en a vraiment commencé qu’après la première guerre mondiale. Et les relevés de prises des années 20 font mention de bêtes de taille et de poids considérables (de 40 à 700 kilos couramment).
Les années 40 et 50 vont voir une explosion du nombre de prises et les deux décennies suivantes une diminution vertigineuse du stock, tombé à 3% de ce qu’il était 40 ans plus tôt, en faisant une espèce menacée.
Autre volet évoqué par BBC News, la vaste opération de baguage d’un millier de thons conduite pour comprendre leurs mouvements et leurs comportements précis.
Pour cette étude deux types de marquage ont été utilisés. Un baguage interne qui supposait une petite intervention chirurgicale et, ensuite, la prise de l’animal et un baguage externe, placé sur le dos du poisson et programmé pour se détacher au bout d’un certain temps pour livrer leurs données via le système satellite Argos.
Les deux dispositifs ont fournis des indications sur les schémas migratoires, mais ont aussi enregistré les profondeurs et les températures successives.
Ces données ont permis de confirmer et de détailler l’hypothèse selon laquelle il y avait deux populations distinctes de thons rouges, qui partageaient des lieux de vie et de chasse communs, mais retournaient frayer, les uns en Méditerranée, les autres dans le Golfe du Mexique, chacun précisément dans le secteur de sa naissance.
Utilisant les données concernant une trentaine d’animaux frayant à proximité des détroits de Floride, les chercheurs ont, en outre, pu affiner leurs connaissances sur les conditions précises (températures, courants, type de fond concentrations chlorophyllienne) de la reproduction des thons rouges.
Ron O’Dor, l’un des responsables du Centre d’études de la vie marine, qui aime comparer le travail du Centre à celui des Experts (de la série américaine CSI), estime que la combinaison des deux études fournit une vue irremplaçable de l’état des populations de thons rouges.
« De telles études montrent que nous pouvons en savoir énormément sur ce qui se passe dans les océans. L’ignorance n’est plus une excuse, » souligne-t-il, estimant que les océans pourraient retrouver leur richesse d’antan, à condition que des mesures de gestion fortes soient mises en place.