Le nucléaire civil n’est pas une solution au changement climatique

mardi 9 octobre 2007.par Gilles Pradeau
 
En plein débat sur la stratégie énergétique européenne, la Commission vient de laisser entendre que le nucléaire pourrait être la solution contre le changement climatique. Mais pas tous les pays l’entendent de cette oreille...

Pour tenir les engagements de réduction des gaz à effet de serre, l’Union Européenne développera-t-elle le nucléaire ? Après le problème des approvisionnements externes, la Commission doit présenter son plan stratégique interne sur l’énergie ; en 2008, ce sera un aspect important avec la future directive sur l’électricité. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Suède se sont engagées depuis plusieurs années à sortir du nucléaire. La résistance s’organise donc : « nous ne résolvons pas un problème en en créant un second encore plus important », a déclaré la semaine dernière la ministre norvégienne de l’Environnement, Helén Bjørnøy.

Elle participait à une réunion à Vienne avec ses homologues autrichien, allemand, irlandais, islandais, italien, letton et luxembourgeois dans une sorte d’alliance, malgré les dénégations du ministre autrichien Josef Proell : « nous ne sommes pas une coalition anti-nucléaire, mais nous voulons montrer des alternatives. »

Leur conclusion est pourtant limpide : « l’augmentation de l’efficacité énergétique (économies d’énergie) combinée avec le passage aux sources d’énergies renouvelables (ainsi que des efforts concertés pour réduire la déforestation et pour développer d’autres technologies non-nucléaires émettant peu de gaz à effet de serre) est la façon la plus durable de réussir à affronter à la fois les défis énergétiques et ceux du climat. ».

La ministre norvégienne a aussi déclaré que les ministres de l’environnement étaient « d’accord pour poursuivre le travail consistant à contredire ceux qui estiment que le nucléaire civil est la solution aux problèmes climatiques. Une nouvelle rencontre sera organisée en Italie l’année prochaine. » La volonté est de mettre en place un réseau d’Etats attentifs à ce problème et faire en sorte que cette question devienne une priorité de l’agenda politique.

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