On peut citer le programme des Verts : "imposer l’élimination de toute forme de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, que ce soit dans le droit au travail, dans le code pénal, dans le code civil, dans la reconnaissance sociale et légale du couple homosexuel, dans l’attribution d’un logement", etc... On peut alors préciser que ce n’est pas le programme pour les présidentielles 2007 qui est cité, mais celui des Européennes de 1999 ! On pourrait même faire remonter l’historique des positions des Verts plus loin, de 1991 à 1997, avec les luttes pour le CUC, le CUS puis le CUCS, qui donneront le PACS. En fait, très rapidement dès la fondation des Verts s’est créée une commission englobant le combat pour les droits des homosexuelLEs, qui donnera par la suite la commission LGBT des Verts.

En 2001, Martine Gross, de l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens, reconnaissait lors d’un séminaire de "SOS homophobie" qu’"un parti politique, les Verts, a pris ouvertement position pour les propositions de l’APGL, en particulier l’adoption par un couple de concubins de même sexe ou de sexe différent". Elle soulignera de nouveau la spécificité des Verts envers l’adoption lors d’un chat dans Libération en 2005.

Avant l’idée même de mariage, il y a eu chez les Verts la reconnaissance des familles homoparentales, et la revendication de l’égalité des droits avec les familles de sexes différents. En 2001, officiellement, par le biais de leur Conseil national inter-régional (CNIR), les Verts s’engagent pour le droit à "adoption à un couple de concubins ou de personnes pacsées de même sexe ou non".

Le "mariage gay" et les Verts a bien sûr eu son moment médiatique à Bègles, où Noël Mamère maria deux hommes, le 5 juin 2004. Quelques jours plus tard, les députés Verts déposaient une proposition de loi "clarifiant l’accès au mariage des couples de personnes de même sexe". Elle revendiquait cette définition du mariage, dans le code civil : "Le mariage est l’union célébrée par un officier d’état civil entre deux personnes de même sexe ou de sexe différent, ayant toutes deux dix-huit ans révolus." 2004, c’est aussi la naissance du "Collectif pour l’égalité des droits" auquel participent les Verts et les élections pour le renouvellement du Parlement européen. De nouveau, les Verts sont les seuls à répondre positivement à un questionnaire de l’ILGA-Europe (International Lesbian & Gay Association) sur le "droit de postuler au rôle de parent adoptif, le droit d’assumer une responsabilité parentale complète pour les enfants de son ou sa partenaire et l’accès dans les mêmes termes aux services de reproduction médicalement assistée".

Cet engagement de longue durée se rencontre évidemment dans le "Contrat écologique" de Dominique Voynet pour ces élections présidentielles. Elle propose "l’adoption d’une loi sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe".

Toutefois, et heureusement, les Verts s’interrogent encore, notamment sur la procréation médicalement assistée, pour ce qui est de l’anonymat du donneur et de l’accès aux origines du géniteur et sur la gestation pour autrui.

Enfin, mariage et adoption ne doivent pas faire oublier la nécessaire lutte contre l’homophobie. On peut rappeler qu’en 2004, lors de la création de la HALDE, l’épiscopat français s’était opposé à ce qu’elle intègre les questions d’homophobie, de sexisme et d’handiphobie. Il est nécessaire aujourd’hui de relancer cette lutte, principalement en termes d’éducation, d’écoute et de soutien. Il faut développer l’information et l’éducation aux sexualités. Le SIDA doit être plus fortement combattu, par l’information et le soutien aux malades, avec ou sans papiers.

Cet article est basée sur l’intervention des Verts lors d’un débat sur les thèmes de l’ouverture du droit au mariage et à la parentalité pour les couples de même sexe, à Limoges le 21 février, organisé par l’association "Présence87".