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A l’assistance, composée de militants et sympathisants de la liste BVUS essentiellement, Naig Le Gars (Union Démocratique Bretonne) a rappelé, en introduction, les conditions de l’élection et de l’exercice du mandat des conseillers BVUS. Elle a souligné leur "assez bonne insertion" dans la majorité de gauche présidée par Jean-Yves Le Drian (PS), mais aussi les limites inhérentes au fait d’être minoritaire à l’intérieur de cette majorité [1].
Puis Christian Guyonvarc’h (UDB) et Michel Balbot (Verts) ont fait le point sur le "fait régional". Le premier a insisté sur la faiblesse des moyens dont dispose à ce jour la région. Avec son budget de quelque 795 millions d’euros (2006), la Région Bretagne fait pâle figure comparée au Pays de Galles ou à la Galice qui, à populations comparables, disposent respectivement de 20 et 8 milliards d’euros.
Interrogé sur le retour à la Bretagne "historique" (actuellement la Loire-Atlantique ne fait pas partie administrativement de la région Bretagne mais des Pays-de-la-Loire), Christian Guyonvarc’h a évoqué les avancées (le vote unanime du Conseil régional de Bretagne, en particulier) ainsi que les freins (notamment le fait que le PS, en Pays-de-la-Loire, soit divisé sur la question).
Michel Balbot, de son côté, a souligné que le fait régional n’était pas acquis. S’il y a effectivement une certaine décentralisation, la régionalisation reste à gagner. Le basculement à gauche, lors des dernières régionales, a amené le PS à s’appuyer sur les Conseils régionaux, et certains de ses élus en font un combat fort, mais la conscience régionale, la volonté d’étendre largement les compétences des Régions, ne sauraient être considérés comme des acquis mais bien comme un enjeu des années à venir.
Le deuxième grand volet de la soirée portait sur le littoral et fut l’occasion pour Janick Moriceau (Verts) d’expliquer le cadre et le sens de son action, comme elle l’avait fait quelques jours plus tôt à l’occasion du forum participatif sur les espaces côtiers (voir notre article).
Interrogée sur les problèmes du Pays de Lorient en matière de pêche, d’une part, et de rejet en mer de boues portuaires et d’extraction de sable d’autre part, elle a expliqué l’effort de la Région qui tente de soutenir et d’accompagner les démarches de recherches qui peuvent apporter en ces domaines dans l’esprit du développement durable, par exemple :
recherches sur la valorisation des boues qui permettrait d’éviter leur clapage en mer et limiterait le recours au béton (donc au sable)
recherche et information sur les techniques de pêche qui améliorent la sécurité et la sélectivité des prises (donc la protection de la ressource)
Pour Janick Moriceau, c’est un double effort de préservation du littoral et de recherche de technologies nouvelles qui doit permettre de garantir la pérennité d’un littoral de qualité accessible à tous.
La tâche n’est pas simple pour le Conseil régional, qui ne dispose pas de toutes les compétences nécessaires dans ce domaine (la Région n’a pas la compétence "eau", par exemple) et dont les orientations ne correspondent pas forcément aux souhaits des responsables des "pays". Ainsi en va-t-il de la question des extensions de ports de plaisance, qui sont demandées par de nombreux élus locaux, mais qui, pour la plupart, constituent autant d’erreurs, aux yeux des conseillers régionaux écologistes.
Résister à l’accaparement du littoral par une minorité aisée, y assurer une mixité sociale, c’est aussi l’un des objectifs poursuivis avec la mise en place d’un Etablissement Public Foncier, dont Michel Balbot a la charge. Le projet est de constituer, principalement par l’emprunt et l’impôt, un fonds conséquent qui pourra être mobilisé pour favoriser la réalisation de projets fonciers et/ou immobiliers émanant de collectivités locales et s’inscrivant dans l’esprit du développement durable, tant écologiquement que socialement.
Les questions du public et les interventions des quelque neuf élus régionaux présents ont permis que soient abordés, de manière moins approfondie toutefois, d’autres thèmes comme celui des transports, de l’agriculture ou encore des énergies. La soirée s’est terminée autour de quelques bouteilles de cidre ... breton, bien entendu.
[1] Au premier tour la liste BVUS avait recueilli juste un peu moins de 10 % des voix.