Nanotubes, nouvelle amiante ?

dimanche 14 janvier 2007.par Philippe Ladame
 
Des chercheurs du CNRS vont étudier la toxicité des nanotubes de carbone pendant trois ans, dans le cadre d’un projet de l’Agence nationale de la recherche.

D’un diamètre de quelques nanomètres (milliardièmes de mètre), les nanotubes de carbone ont été découverts en 1991 dans le cadre des travaux sur les nanotechnologies. Bien que récents, ils sont déjà employés dans diverses applications, principalement pour leurs propriétés mécaniques et électriques.

Dans un communiqué publié le 8/01/07, le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) a annoncé le lancement d’une étude devant durer trois ans qui portera sur la toxicité pour l’homme et l’environnement.

« Quatre laboratoires de recherche, dont deux du CNRS(1), se sont associés pour étudier l’influence des nanotubes de carbone sur l’environnement et la santé humaine dans le cadre d’un projet de recherche de l’Agence nationale de la recherche. Ce projet, qui vient de démarrer, durera trois ans. Il sera doté d’un budget de 300 000 euros et bénéficiera de la participation d’une vingtaine de chercheurs et ingénieurs répartis dans les quatre laboratoires impliqués, » explique le CNRS.

Alors que la production mondiale de nanotubes de carbone atteint aujourd’hui plusieurs centaines de tonnes par an, « l’étude des effets sur la santé humaine est encore très embryonnaire et leur impact sur l’environnement demeure à ce jour quasiment inexploré, » peut-on lire dans le communiqué.

On comprend que Yann Wehrling ait salué cette décision, au nom des Verts qui « ont alerté les pouvoirs publics depuis bien longtemps. » Estimant que « les nanotubes ont un cousinage préoccupant avec l’amiante », le porte-parole des Verts estime indispensable que soit vérifiée l’innocuité de toute nouvelle technologie ou de tout nouveau matériau.

Le scandale de l’amiante est, en effet, pour les Verts, l’exemple type de ce qu’il ne faut pas faire : l’utilisation irréfléchie d’abord, l’obstination à ne pas écouter les alertes ensuite, et la tentation de l’irresponsabilité enfin.

Ce drame n’en finit pas de résonner. A Dunkerque, six anciens dockers ont entamé une grève de la faim le 11 janvier dernier. Victimes de l’amiante, ils demandent, en application du droit, la revalorisation de leur allocation anticipée de cessation d’activité. Ils sont soutenus par les Verts Nord Littoral (lire) et devraient recevoir, lundi, la visite de Dominique Voynet et de Marie Christine Blandin (sénatrice Verte du Nord).

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