![]() |
Selon BBC News, l’attaque du convoi qui transportait du matériel médical et d’assistance a eu lieu près de Sirba non loin de la frontière qui sépare le Soudan du Tchad.
D’après le correspondant de la BBC, elle aurait été menée par les milices Janjaweed, favorables au gouvernement.
Selon l’ONU, au moins 200.000 personnes sont mortes, victimes des combats ou de la famine, et plus de 2,5 millions ont été déplacées (sur une population totale de six millions d’habitants) depuis le début de la crise au Darfour en 2003.
A ces drames s’ajoutent les viols, utilisés comme une "arme de guerre", et contre lesquels se sont mobilisées de nombreuses responsables politiques de par le monde ce samedi 9 décembre 2006.
Parmi elles figurent l’ancien secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, l’ancienne présidente irlandaise et haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Mary Robinson, l’ancien Premier ministre français, Edith Cresson, le ministre italien du Commerce extérieur, Emma Bonino, Graça Machel, l’épouse de Nelson Mandela, l’ancienne directrice générale de l’Unicef, Carol Bellamy, Hanane Ashraoui, ancien ministre de l’Autorité palestinienne et députée indépendante, la députée européenne Nicole Fontaine et Yakin Erturk, rapporteur sur la violence à l’encontre des femmes au sein de la commission des droits de l’Homme des Nations unies.
Elles ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne "ses responsabilités pour protéger ces civils".
Actuellement, une force de paix de l’Union Africaine composée de quelque 7.000 hommes est déployée au Darfour, mais elle est sous-financée et sous-équipée. Selon la résolution 1706 de l’ONU, elle devrait passer le relais aux casques bleus le 1er janvier 2007, un déploiement que refuse le gouvernement de Khartoum.
De son côté, Antonio Guterres, haut commissaire aux réfugiés pour les Nations-Unies, a lui aussi évoqué les « agonies du Darfour » pour s’étonner du manque d’investissement des nations pour porter secours. Dans les colonnes du Guardian, à la veille de lancer l’appel annuel à financement du Haut commissariat aux Réfugiés, il a pronostiqué qu’il ne réunirait guère que le tiers des sommes nécessaires. « Un milliard de dollars peut sembler une grosse somme, » écrit M. Guterres « mais cette année les britanniques vont dépenser la moitié de cette somme juste en arbres de Noël, sans même parler des montagnes de cadeaux en-dessous. »
Il évoque les problèmes budgétaires qui ont, par exemple, obligé le Haut Commissariat à réduire des opérations de retour volontaire de réfugiés au sud Soudan. Puis il conclut : « Alors que les yeux du monde sont tournés aujourd’hui vers la crise humanitaire au Darfour et l’insécurité alarmante qui menace d’engloutir non seulement les camps de réfugiés de l’est du Tchad mais la région toute entière, il est temps pour le monde de dépasser l’angoisse et d’agir. »