Libération du 31/10/06 décrivait ainsi la campagne en question : « Depuis le 23 octobre, à coups de placards de publicité dans la presse et de messages sur les ondes, les sucriers avaient le sentiment d’être enfin vengés avec cette question en forme de slogan : « Quand on enlève le sucre savez-vous ce qu’on met à la place » ? La réponse : « Des épaississants, des émulsifiants, des gélifiants ou des édulcorants » qui ont pour nom Xanthane, Polydextrose, NHDC. Pour illustrer le « naturel » de ces substituts, figuraient sur les packagings d’un entremets vanille ou d’un moelleux le dessin d’une usine pétrolière ou d’une chimiste maniant un alambic rempli d’un liquide verdâtre. »

Cette campagne commandée par la Collective du sucre (Cedal) a été jugée amère par les biscuitiers, les chocolatiers et autres utilisateurs de substituts du sucre regroupés dans l’Ania (Association de l’industrie alimentaire) qui se sont démené pour en obtenir l’interruption.

De réunions de crise, en menaces de procès, le SNFS (Syndicat national des fabricants de sucre) a décidé, le 26 octobre, la suspension de la campagne imaginée par le Cedus (centre d’études et de documentation du sucre).

Les producteurs de sucre s’estiment pourtant relativement satisfaits. « On a ouvert le débat et obtenu des engagements de changement dans les communications des industriels des IAA [1], » explique le Cedus, faisant référence à l’engagement pris par ceux-ci de renoncer, à l’avenir, à mettre en avant l’absence de sucre et produits sucrants dans leurs messages (source).

Désormais on ne devrait donc plus voir d’annonces sur les méfaits de l’abus de sucre (dont on sait pourtant qu’il participe à un réel problème de santé publique), ni de dénonciation de l’artificialisation de notre nourriture (dont on sait pourtant qu’elle pèse lourd sur notre modèle de production agricole et de consommation) ... pas sûr que les consommateurs soient gagnants dans ce petit arrangement entre amis.