Des puces qui pourraient bien démanger

mercredi 12 juillet 2006.par Philippe Ladame
 
La Commission Européenne entend prendre position d’ici fin 2006 sur la question de l’identification par radio-fréquence.

« Les dispositifs d’identification par radio-fréquence (RFID) sont bien plus futés que les code-barres traditionnels. Ce sont les précurseurs d’un monde dans lequel des milliards d’objets et de capteurs interconnectés indiqueront leur situation, leur identité et leur histoire. Ces réseaux et ces dispositifs relieront les objets de tous les jours dans un "internet d’objets" qui favorisera grandement le développement économique etla qualité de vie. Mais, comme tout progrès, il y a un revers possible - dans le cas présent, les conséquences des RFID sur la vie privée. » (source).

En mars 2006, Viviane Reding, responsable de la Commission européenne relatives à la société de l’information, introduisait ainsi les travaux des cinq "ateliers" qui devaient, de mars à juin, travailler sur la question des dispositifs de repérage par puce.

La Commission Européenne a, en effet, entrepris une réflexion qu’elle entend faire aboutir à la fin de l’année 2006 par un communication sur le sujet.

A l’automne seront rassemblées et synthétisées les contributions et la Commission Européenne préparera ses conclusions.

Après les échanges entre spécialistes, à l’occasion des ateliers mentionnés plus haut, la Commissaire a lancé, le 3 juillet, la consultation citoyenne. La Commission Européenne dit en attendre qu’elle produise « un large consensus sur le fait de savoir si, et, dans ce cas, dans quelle mesure, l’Europe a besoin d’un ensemble de directives stable encourageant tous types d’entreprises à investir dans la technologie RFID et harmonisant les normes technologiques ainsi que l’allocation des fréquences radio, tout en procurant, dans le même temps, une garantie à 100% pour les individus en matière de sécurité et de respect de la vie privée. » (source).

Petit problème, cette consultation européenne consiste en un questionnaire (39 questions) ... exclusivement en anglais ! Et d’un niveau de langue qui rend la compréhension pas forcément simple.

Des citoyens français se sont émus de ce qu’ils considèrent comme un obstacle à la participation à cette consultation citoyenne. Dans une pétition, ils protestent contre les modalités d’organisation de cette consultation : « le "Background Paper" qui présente le contexte de la consultation, ainsi que le Questionnaire sont disponibles uniquement en anglais, rendant la consultation inaccessible aux citoyens ne sachant pas lire et écrire un anglais évolué, » expliquent-ils, avant de demander
- la traduction du Background Paper et du Questionnaire afin de les rendre accessible aux francophones et à tous les citoyens européens,
- la prolongation de la période de consultation au delà du 17 septembre 2006, afin de donner la possibilité aux citoyens de répondre,
- la diffusion large d’informations concernant l’existence de cette consultation auprès des grands media européens.

Ajout du 17/07/06 : sur les risques que présentent les puces en question on peut consulter le site filrfid.org, notamment cet article.

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