![]() |
Avec 75 millions de prescriptions en 2002, la France est la championne d’Europe en matière de consommation d’antibiotiques.
Un consommation abusive puisque, selon le Dr Cohen, signataire d’une des parties du rapport, près de trois quarts de ces prescriptions concernaient des infections respiratoires virales, sur lesquelles les antibiotiques ... n’ont aucun effet.
Cette consommation abusive présente des risques sanitaires car elle contribue au développement de résistances aux antibiotiques. L’autre facteur qui y participe étant le fait que les antibiotiques ne sont pas toujours pris convenablement [1].
Ces résistances suscitent l’inquiétude des médecins. Une étude a montré que, dans les cas des otites, « le nombre de pneumocoques résistants a connu une telle croissance qu’on estime de 5% à 10% le risque d’échec thérapeutique, même avec les antibiotiques les plus actifs. »
On a aussi observé que, entre 2000 et 2003, le nombre de streptocoques A résistants à l’érythromycine est passé de 6% à 22%.
Il est donc compréhensible que l’Assurance Maladie constate avec satisfaction la baisse récente des prescriptions d’antibiotiques. En effet, depuis 2002, il s’en est délivré, à situation épidémique constante, 16% de moins, ce qui correspond à 6.4 millions de traitements inappropriés évités.
Cette baisse est particulièrement nette chez les enfants qui restent néanmoins les plus gros consommateurs d’antibiotiques, comme l’indique le tableau ci-dessous.

L’Assurance Maladie se garde cependant de tout triomphalisme, insistant au contraire sur l’objectif d’une baisse de 25% (qui, pourtant, ne ferait que placer la France parmi les "consommateurs moyens").
[1] L’arrêt prématuré d’une prise d’antibiotique "parce qu’on va mieux" risque de laisser subsister (puis se propager) les germes les plus résistants.