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C’est une vieille idée, puisqu’en 1889 l’Union interparlementaire (UIP) a été créée ce qui fait d’ailleurs d’elle l’organisation la plus ancienne des parlementaires nationaux. Cette idée avait failli voir le jour lors de la création de la Société des Nations, mais n’avait pas abouti.
Une nouvelle campagne vient d’être lancée depuis hier. Miguel Angel Martínez, parlementaire européen et président honoraire actuel de l’UIP, a souligné que que l’UIP devrait être le point de départ pour créer une Assemblée Parlementaire des Nations-Unies. Cependant M. Martínez a reconnu que "certains changements" à l’IPU seraient nécessaires.
La pétition proclame que, à l’heure de la mondialisation, les citoyens doivent être dotés de plus de pouvoir dans les affaires mondiales. Parmi les signataires figurent plus de 20 ministres ou anciens ministres, dont deux anciens premiers ministres et six anciens ministres des affaires étrangères, le Président du Parlement panafricain, quatre lauréats du prix Nobel et 80 professeurs d’université.
"Une Assemblée parlementaire rendrait l’ONU plus transparente, plus efficace et plus démocratique", a déclaré l’ancien secrétaire-général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali, signataire de la pétition.
Pour commencer, l’APNU serait composée d’un petit nombre de représentants de chaque parlement national puis grâce au suffrage direct l’APNU pourrait devenir un parlement mondial.
Le pacifiste Shimri Zameret trouve l’idée légitime après le succès de la création de la cour pénale internationale : "Nous réfléchissions : quelle est la prochaine étape dans le développement de la démocratie mondiale ?".
Ce n’est pas une idée nouvelle. KDUN promeut également l’option d’une APNU en tant qu’institution additionnelle. Le Parlement européen a constamment soutenu la création pour une APNU et dernièrement dans une résolution de juin 2005. Enfin, une résolution du Conseil de l’Europe en janvier 2006 demandait la "mise en place d’une assemblée parlementaire des Nations Unies, sur la base des délégations nationales, dotée de fonctions consultatives auprès de l’Assemblée générale". On se souvient aussi d’un article très intéressant de Monique Chemillier-Gendreau dans le Monde Diplomatique sur l’architecture revivifiée de l’ONU :
Une seconde assemblée devrait répondre à la très difficile représentation des populations. Elle ne serait pas directement élue, car cela ouvrirait la porte à toutes les manipulations. Une enceinte réservée à la société civile à travers les organisations non gouvernementales (ONG) est aussi à écarter dans la mesure où celles-ci sont autolégitimées et très inégalement réparties géographiquement. Une solution acceptable, au moins pour le moment, serait que la deuxième assemblée soit issue des Parlements nationaux. Chaque Parlement y enverrait un nombre de membres proportionnel à sa population, mais selon une clé permettant d’éviter les sur- ou sous-représentations. Ainsi les très petits Etats devraient-ils se regrouper pour avoir une représentation, et ce serait salutaire car le « un Etat, une voix », maintenu pour la première assemblée et qui leur est très favorable, serait de ce fait corrigé.
Enfin, on trouvait dans l’ouvrage de David Held Democracy and the Global Order des propositions dans le même sens pour le court-terme :
1 Une réforme du Conseil de Sécurité (pour donner aux PEV une voix significative et une capacité de décision effective)
2 La création d’une seconde chambre (suivant une convention constituante internationale)
3 Accroitre la régionalisation politique (UE, Union Africaine,...) et l’usage d’agenda transnationaux (Kyoto,...)
4 Une juridiction contraignante avant la Cour Internationale.
5 Creation d’un tribunal international des droits de la personne
6 Fondation d’une nouvelle agence économique coordonnant des niveaux régionaux et globaux
7 Etablissement d’une force militaire internationale responsable ___