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Les Verts de Genève ont comme projet un nouveau principe original qui dépasse le projet belge de la carte Hypermobil : chaque utilisateur d’un véhicule à moteur (voiture comme bus public) devra s’acquitter de 450 francs suisses à l’année (290 euros). Cette carte de mobilité serait nominale mais pourrait être cependant prêtée. L’avantage est de mettre sur le même plan le touriste, le frontalier français et les Suisses eux-mêmes, tous usagers des infrastructures publiques (le permis se décline aussi avec un tarif journalier ou mensuel).
La carte serait ainsi obligatoire pour tous les modes de déplacement motorisés, responsables donc d’émissions polluantes : "Nous voulons échapper à l’opposition absurde entre transports publics et transports privés", explique Antonio Hodgers, le jeune président des Verts genevois. En revanche, la carte ne concernerait pas la mobilité douce (les piétons et les vélos par exemple).
Pour ceux qui prennent le bus, le prix passerait de 700 à 450 francs suisses par an. La proposition des Verts est une alternative à celle des communistes qui demandent la gratuité des transports en commun pour un coût moindre.
Les communistes répliquent à cette contre-proposition des Verts en pointant le fait que ces derniers ne voudraient pas de la gratuité pour éviter les pauvres. De plus, ils font aussi remarquer que lors d’une conversion complète aux transports en commun, c’est-à-dire l’abandon de la voiture signifie la perte de la carte et par conséquent payer plus cher de nouveau la carte de transport public. Enfin, ils notent aussi l’inéquité de cette nouvelle taxe devant la diversité des revenus (ce qui est inexact puisqu’il serait question d’avoir des rabais pour certaines catégories de la population).
Mais les Verts ont calculé que le "permis payant" rapporterait quelque 147 millions de francs suisses (95 millions d’euros), ce qui permettrait de financer l’amélioration des transports publics. Cela permettrait, en effet,
de financer la gratuité pour les jeunes de moins de 16 ans,
d’augmenter la vitesse et des cadences horaires (une augmentation de 75% par rapport à 2002 d’ici 2014),
tout en augmentant l’amplitude des transports publics qui fonctionneraient jusqu’à 2 heures du matin.
Les libéraux se sont déclarés défavorables, tout comme les radicaux (les socialistes) qui pointent la difficulté du contrôle (et sont contre notamment la mise en place d’un péage urbain).
Problème pour les Verts : leur projet ne respecte pas la Constitution, qui interdit l’imposition de taxes touchant l’utilisation des routes. Ils le savent, mais ils espèrent qu’un vote favorable des Genevois pourrait motiver inciterait l’Assemblée fédérale à faire une exception (ce que la loi autorise).