Selon les estimations de la Société Royale pour les Protection des Oiseaux (RSPB), entre le milieu des années 70 et le début des années 90, la population des oiseaux de la campagne anglaise a chuté de 50%.

Des associations environnementales et des entreprises privées (au premier rang desquelles la firme Jordan Cereals) se sont associées pour promouvoir le label "Conservation Grade" avec l’objectif d’enrayer ce processus.

Actuellement, quelque 80 fermes mettent en oeuvre des techniques agricoles dans ce cadre. Le principe, pour l’essentiel, est de consacrer 10% de leurs terres à des cultures favorisant la vie animale.

Comme l’explique Marek Nowakowski, il ne s’agit pas seulement de laisser subsister des espaces naturels. Il y en a, bien sûr (essentiellement des bois). Il s’agit de cultiver des prairies de telle sorte qu’elles fournissent, à nouveau, habitat et nourriture aux insectes et aux oiseaux.

Les fermiers doivent aussi, dans ce cadre, ensemencer les talus et confectionner des abris (pour les chouettes et les chauve-souris, notamment).

Les agriculteurs s’y retrouvent financièrement car ils perçoivent une prime supplémentaire sur les récoltes provenant du reste de leurs terres. Et, comme l’évoque l’un d’entre eux, Rob Allan, ils y trouvent aussi le plaisir de participer au retour de la vie sauvage.

Pour Bill Jordan, président de Jordan Cereals, l’opération est commercialement intéressante. « Il y a aujourd’hui beaucoup de gens qui s’intéressent à l’origine de leur nourriture, à la manière dont elle a été cultivée et au fait de savoir si elle l’a été en respectant la vie sauvage qui nous entoure ou contre elle, » explique-t-il.

Pour les responsables de la RSPB, un tel label, comme celui de l’Agriculture Biologique ou le label LEAF (Linking Environment and Farming), va dans le bon sens.