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La Tribune, dans un article du 24/04/06, explique le contexte de la question [1]. « A quelques pas du Stade olympique de Berlin, où sera disputée la finale le 9 juillet, la plus grande "maison close" de la ville a pignon sur rue. »
Ouvert en septembre dernier, le bâtiment de quatre étages reçoit en moyenne 130 visiteurs par jour. Le gérant, qui pense ouvrir le centre en continu pendant la durée de la compétition pense recevoir alors « beaucoup plus de clients, de 250 à 350 par jour, peut-être même 500. »
C’est l’un des exemples des préparatifs faits, en ce domaine, en plusieurs endroits à proximité des lieux de match et contre lesquels depuis, quelques semaines, des voix s’élèvent, mettant en cause, notamment, la FIFA, organisatrice de l’événement, et s’alarmant du déplacement attendu de quelque 40.000 femmes d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est afin de "servir sexuellement ".
Dans un communiqué du 14/04/06, le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, s’est défendu de participer à un trafic humain, jugeant cependant que l’empêcher ne rentrait pas dans ses compétences. « La FIFA accorde la plus grande attention à la vie humaine et à l’intégrité physique. La question de la prostitution ou du commerce des femmes n’est toutefois pas du ressort d’une fédération sportive internationale, elle dépend plutôt des autorités ou de la législation d’un pays, » a-t-il expliqué.
Il s’agit là d’une explication qui aura sûrement déçu les parlementaires européens qui, comme la Verte Hiltrud Breyer, avaient espéré motiver « l’Association allemande de Football, la FIFA et tous ceux qui sont concernés par la Coupe du Monde de Football 2006 à se positionner clairement contre la prostitution forcée et à tout mettre en œuvre pour la faire interdire. » (source Sinople).
En France, les prises de position n’ont pas été très nombreuses jusqu’à présent. Signalons tout de même le voeu récemment adopté par le Conseil Régional Languedoc Roussillon, à l’initiative des conseillers Verts :
« Alors qu’une telle manifestation sportive, d’une ampleur mondiale, se veut un grand moment de rencontres, de fraternité et de respect entre les peuples, il est inconcevable qu’elle soit officiellement accompagnée de l’organisation massive de la prostitution, image dégradante de la femme et de l’homme, ramenant l’être humain au rang de marchandises. L’image du sport n’en sortira pas grandie si des protestations vigoureuses ne se font pas entendre partout dans le Monde.
Les élues(us) du Conseil Régional Languedoc Roussillon dénoncent cette association sport-prostitution et demandent solennellement que :
les 32 pays participant à la coupe du Monde qui ont ratifié les conventions ou protocoles contre la prostitution et la traite des êtres humains s’opposent à la promotion de la prostitution lors d’évènements sportifs, en commençant par la coupe du monde de football ;
le gouvernement français, la FIFA et les fédérations nationales de football protestent officiellement et avec force auprès des autorités allemandes contre l’exploitation sexuelle des femmes et des hommes organisée en lien direct avec la coupe du monde de football. »
[1] Depuis 2002, la prostitution est légale en Allemagne où 400.000 personnes déclarent exercer cette profession.