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Suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont annoncé qu’ils exigeraient à compter d’octobre 2005 un passeport avec une photographie numérisée et non plus collée. Etape suivante, les passeports électroniques devront comporter un puce contenant des indications biométriques numérisées, portant sur les dimensions du visage, les mesures entre les yeux, le nez, la bouche et les oreilles, calculées d’après la photo d’identité.
A défaut d’un tel passeport, Les Etats-Unis exigent un visa, y compris des ressortissants des 27 états qui en étaient dispensés jusqu’à présent.
En France, la mise en fabrication des passeports électroniques a pris du retard. Prenant la succession de Dominique de Villepin comme ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy a jugé que le recours à l’Imprimerie Nationale, décidé par son prédécesseur, ne tenait pas la route et il a confié le marché à l’entreprise Oberthur.
Cette décision vient d’être annulée par le Conseil d’Etat qui a décidé qu’il revenait à l’Imprimerie Nationale de réaliser les nouveaux documents. Celle-ci a annoncé qu’elle serait en mesure de commencer à les délivrer à partir de mi-avril.
Au Royaume-Uni, les passeports biométriques sont aussi à l’origine d’un conflit politique.
Les premiers e-passports y seront délivrés cette semaine. Le conflit tient au fait que le gouvernement de Tony Blair souhaite associer, à l’horizon 2008, à ce passeport nouveau la délivrance d’une carte d’identité du même type « dans l’intéret public et dans l’intérêt de la sécurité nationale ».
Mais dans ce pays où la carte d’identité n’est pas obligatoire, la mesure fait tousser. Pour la deuxième fois en quelques semaines, la chambre des Lords vient de s’opposer à ce projet. Conservateurs et libéraux démocrates dénoncent la volonté du gouvernement travailliste d’imposer ainsi « en douce » l’obligation de la carte d’identité. Ils demandent qu’il soit possible de se dispenser (opt out) de cette délivrance automatique.
Le gouvernement, qui n’exclut pas de recourir à un Acte du Parlement (« Parliament Act ») pour imposer la mesure, a précisé que, dans le cas où des cartes d’identité seraient ainsi délivrées, les citoyens du Royaume-Uni ne seraient pas, pour autant, tenus de les porter et de les présenter.