Pauvreté et exclusion 2005-2006

samedi 25 février 2006.par Philippe Ladame
 
La pauvreté a cessé de reculer depuis trois ans. Elle est aujourd’hui plutôt urbaine, féminine et jeune.

Le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale 2005-2006 a été mis en ligne (.pdf de 2.5 Mo). On peut parcourir son sommaire sur le site de la Documentation Française.

La première partie du rapport mesure la pauvreté et dessine son évolution. Après plusieurs années de diminution, particulièrement chez les personnes âgées, la taux de pauvreté s’est stabilisé en 2003, affectant plus particulièrement les personnes seules et les familles monoparentales (donc, majoritairement les femmes qui, représentant 51% de la population totale, constituent 53% de la population pauvre).

Les auteurs insistent sur le fait qu’il s’agit là d’une photographie imparfaite fondée sur des indicateurs de pauvreté monétaire. Ils recommandent l’utilisation d’indicateurs plus fins à l’avenir.

Le deuxième chapitre met en évidence le continuum des situations de pauvreté, des chômeurs, bien sûr, mais aussi des travailleurs pauvres. Il souligne aussi l’acroissement du différentiel entre minima sociaux et revenus du travail.

La troisième partie est une géographie de la pauvreté qui se situe principalement dans les centres des villes moyennes et à la périphérie des grandes villes, même si des facteurs locaux interviennent souvent pour diversifier cette réalité. Plusieurs pages sont, de plus, consacrées à la pauvreté outre-mer.

Dans cette troisième partie, le rapport évoque aussi les difficultés des travailleurs sociaux « inscrits dans l’urgence là où les difficultés apparaissent durables, chroniques ou réversibles dans une durée qu’ils ne maîtrisent pas ».

Dans la conclusion, les rapporteurs attirent une nouvelle fois l’attention sur « les difficultés d’insertion et le risque de pauvreté des 18-25 ans (qui) demeurent particulièrement préoccupants ». Mais ils alertent aussi sur les risques à venir pour les personnes âgées : « Après avoir été pendant plusieurs décennies les plus touchées par la pauvreté, les personnes âgées sont actuellement relativement épargnées. Cependant, les choix retenus pour les réformes des retraites, les parcours professionnels moins linéaires - entrées tardives sur le marché du travail, périodes de chômage indemnisé ou non, cessation précoce d’activité... - et les recompositions familiales (divorces, monoparentalité, recompositions) peuvent laisser craindre un retour de la pauvreté des personnes âgées. Il paraît nécessaire d’engager des travaux prospectifs en la matière. »

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