Mobilisation contre les expulsions d’enfants

mercredi 1er février 2006.par Philippe Ladame
 
L’Observatoire des Inégalités publie de larges extraits d’un dossier publié dans Marie-Claire de janvier 2006 sur les mobilisations, dans le Loiret, contre les expulsions d’enfants.

Ce 1er février, le Réseau Education Sans Frontière organisait plusieurs rassemblements en France (voir détails) pour protester contre le sort réservé aux élèves étrangers et à leurs familles.

En janvier 2006, dans Marie-Claire, Véronique Mougin relatait le mouvement de solidarité et de générosité qui avait entouré Laura et ses deux enfants, Elssa et Nellito, dans le Loiret : « L’an dernier, une militante de Droit au Logement sonnait le tocsin pour « sauver Laura et ses enfants ». Le maire l’a entendu. Et puis l’école d’Elssa et Nellito s’y est mise : les parents d’élèves ont fondé un comité de soutien, les instits ont signé des pétitions. Cathos, athées, militants, apolitiques... : une brochette de vous-et-moi les ont rejoint, rédigeant du tract au kilomètre, battant le pavé devant la Préfecture. Pendant que Laura vivait cachée afin d’éviter l’arrestation, certains l’ont aidée, nourrie ; tous ont réclamé sa régularisation. Pourquoi ? Par sympathie pour Laura. Ou par charité chrétienne. Par conviction politique, ou simplement parce que « ça n’est pas normal ». Pas normal que l’enfance d’Elssa et de Nellito soit broyée par la clandestinité, ni qu’ils aient été parqués dans un centre de rétention. Pas normal que leur scolarité s’interrompe, ni qu’ils retournent dans un pays « qu’ils connaissent à peine ». « Quand le clandestin habite au coin de la rue, l’entraide devient naturelle, même chez des gens qui, en théorie, pensent que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », affirme Martine Rico, membre du collectif de soutien aux sans-papiers scolarisés d’Orléans. » [1]

Certes, ces mobilisations n’interviennent qu’à la marge. Les reconduites à la frontière ont été extrèmement nombreuses (l’objectif pour 2005 était de 23.000). Mais ces initiatives témoignent de la persistance de l’idée que la France doit rester une terre d’asile. Et, dès lors qu’ils connaissent personnellement un étranger sans papier menacé d’expulsion, il se trouve pas mal de personnes prêts à braver la loi française qui prévoit de punir de 5 ans de prison et de 30.000 euros d’amende « toute personne qui aura facilité le séjour irrégulier d’un étranger en France ».

[1] On lira avec intérêt plusieurs témoignages qui accompagnaient l’article.

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