Une étude souffle le chaud et le froid

jeudi 1er décembre 2005.par Philippe Ladame
 
Le réchauffement global n’exclut pas un refroidissement local.

BBC News rend compte d’une étude selon laquelle des changements dans les courants océaniques pourraient aboutir à un refroidissement du climat européen.

Le Gulf Stream est un courant chaud qui, pour l’essentiel, tourne autour de l’équateur. Mais une partie se dirige vers le nord-est, remonte au large des îles britanniques et atteint l’Islande. Dans cette région intervient le "renversement" : l’eau devenue plus froide plonge en profondeur pour retourner, en longeant les côtes d’Amérique du Nord jusqu’à redescendre vers les Caraïbes et au-delà.

Or l’étude citée par BBC News a observé une importante modification de cette circulation dans l’Atlantique Nord au cours des 50 dernières années. « Nous avons observé un déclin de 30% du flot de l’eau froide profonde vers le sud, » explique Harry Bryden du Centre National Océanographique de l’université de Southampton. « Le résultat est que, en 2004, nous avons un courant circulaire plus important (dans la partie tropicale de l’Atlantique) et moins de "renversement". »

Ces observations semblent confirmer l’hypothèse déjà émise d’un affaiblissement de l’effet du Gulf Stream dans l’Atlantique nord. Cette hypothèse est évoquée dans un article de Wikipedia dans ces termes : « L’effet de serre est en train de faire fondre les glaciers de l’Arctique, mais aussi d’augmenter la pluviométrie de l’Atlantique Nord. Ces deux phénomènes réunis sont à l’origine d’un apport d’eau douce sur cette région. Si jamais ce dernier venait à être trop important, comme cela fut le cas au début de la dernière période glaciaire (-11 000 environ avant notre ère : les glaciers fondent en Amérique du Nord, libérant les eaux d’immenses lacs qui refroidissent les courants marins et produisent un refroidissement général du climat terrestre), alors le Gulf Stream pourrait disparaître. En effet, un important apport d’eau douce accroîtrait les différences de salinité de l’eau entre l’équateur et la mer de Norvège. Le lieu de plongée des eaux chaudes et salées se retrouverait au niveau des Açores ; et le Gulf Stream se replierait sur lui-même n’allant plus au-delà des Açores. »

Si la tendance observée persiste, Harry Bryden estime que la température dans les latitudes nord pourraient baisser d’un degré dans la vingtaine d’années à venir. Parallèlement, l’augmentation de chaleur au niveau des tropiques aurait elle aussi des effets majeurs. Mais il précise toutefois : « La question de la variabilité est très importante et nous sommes loin d’en avoir une appréhension satisfaisante. Les modèles peuvent prédire, mais nous pensons que nous devrions sortir et aller la mesurer. »

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