Débat nucléaire en Grande-Bretagne

mardi 29 novembre 2005.par Philippe Ladame
 
Le gouvernement travailliste de Tony blair envisage la construction de nouvelles centrales.

En avril 2005, Tony Blair et la secrétaire à l’environnement avaient lancé l’idée (voir notre article) que « si les gens commencent à penser que nous devrions nous tourner vers l’énergie nucléaire, la question serait à nouveau examinée et qu’il y aurait un nouveau Livre Blanc. »

BBC News du 29/11/05 confirme les intentions du premier ministre anglais. « A l’horizon 2020, le Royaume-Uni aura vu l’arrêt de centrales thermiques (au charbon) et nucléaires qui, ensemble, génèrent plus de 30% de l’électricité produite aujourd’hui. Une partie sera remplacée par des renouvelables, mais on ne peut pas remplacer la totalité ainsi, » a-t-il argumenté.

En 2003, un Livre Blanc mentionnait que l’abandon du nucléaire était envisageable. Mais, depuis, la Grande-Bretagne qui était auto-suffisante en gaz et devenue importatrice. Et Tony Blair semble maintenant convaincu que la construction de nouvelles centrales nucléaires est le seul moyen de satisfaire les besoins énergétique tout en respectant les objectifs en matière de changement climatique. « Les prix de l’énergie ont augmenté. La fourniture d’énergie est menacée. Le changement climatique induit un sentiment d’urgence, » a-t-il expliqué.

Il a annoncé qu’une nouvelle étude énergie serait conduite par Malcolm Wicks, son ministre de l’énergie, et qu’un rapport serait publié mi-2006, qui mesurerait les progrès réalisés depuis l’étude de 2003 et étudierait la question de savoir s’il convient de « faciliter le développement d’une nouvelle génération de centrales nucléaires. »

Plusieurs parlementaires ont d’ores et déjà fait part de leur opposition à cette éventualité, y compris parmi les travaillistes. « Ce qui s’est réellement passé dans les deux dernières années et demi, » a expliqué Michael Meacher, ancien ministre de l’environnement, « c’est que le gouvernement s’est tourné les pouces et n’a pas développé les renouvelables comme il aurait dû le faire. »

Le dirigeant Libéral Démocrate,Charles Kennedy, a rappelé, quant à lui, que le démantèlement des centrales actuelles coûtait 56 milliards de livres (plus de 80 milliards d’euros). Mais ce sont surtout les militants écologistes qui se mobilisent. Leur manifestation a d’ailleurs obligé M. Blair a interrompre sa conférence de presse.

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