La Turquie sur le seuil

dimanche 2 octobre 2005.par Philippe Ladame
 
Difficile prélude à l’ouverture officielle de négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.

Dès 1963, un "accord d’association" entre la Turquie et la CEE prévoyait que « l’appui apporté par la Communauté économique européenne aux efforts du peuple turc pour améliorer son niveau de vie facilitera ultérieurement l’adhésion de la Turquie à la Communauté ».

En avril 1987, la Turquie fait sa demande d’adhésion. Elle obtient le statut de candidat lors du Conseil européen d’Helsinki, en 1999.

En décembre 2004, Le Conseil européen se prononce pour l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie. La date de l’ouverture des négociations est fixée au 3 octobre 2005.

Mais depuis quelques mois, l’opposition à l’entrée à la Turquie dans l’Union Européenne a grandi dans les opinions publiques. Selon l’Express, « 70% des Français et 74% des Allemands s’y déclarent hostiles dans le dernier sondage publié par Eurobaromètre en juillet dernier ». Et une dépêche Reuters indique que « environ 80% des électeurs autrichiens sont opposés à l’adhésion de la Turquie » [1].

Aussi les responsables des différents états européens ne se précipitent-ils pas pour respecter leur engagement d’ouvrir les négociations. D’où les contorsions des dirigeants autrichiens, appuyés, selon RFI, par Angela Merkel ou encore Nicolas Sarkozy, qui proposent d’ouvrir des négociations en vue d’un « partenariat privilégié », plutôt que d’une adhésion formelle.

Cette éventualité est totalement écartée par Ankara, pour qui seule la perspective d’une adhésion pleine et entière est envisageable. Une adhésion qui, dans le meilleur des cas, ne deviendrait effective qu’à l’issue dune bonne dizaine d’années de négociations.

[1] Selon un sondage publié par BBC News, le pourcentage moyen, dans l’Union Européenne, de soutien à l’entrée de la Turquie est de 35%.

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