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Le temps n’est plus où l’on considérait comme largement normal de voir les réfrigérateurs, téléviseurs et autres amplis finir leur vie dans les décharges par le seul long travail de la rouille.
Tout le monde s’accorde, maintenant, sur le fait qu’un recyclage de ces appareils est indispensable, un recyclage que prescrit d’ailleurs une directive européenne du 27 janvier 2003, trancrite en droit français par un décret du 20 juillet 2005.
Premier objectif fixé en la matière : En 2006, sur les 14 kilogrammes de déchets d’équipements électriques ou électroniques (DEEE) que produit annuellement chaque habitant, la France devra en recycler quatre.
Le Monde du 28/09/05 souligne que ce problème du recyclage des déchets électroniques voient s’opposer élus et industriels. C’est qu’en effet la question de savoir qui doit faire quoi et avec quel argent n’est pas tranchée.
Selon les termes du décret (en voir ici, une synthèse), tant pour la collecte, que pour le traitement, le décret prévoit en effet que les producteurs ont le choix d’en faire leur affaire ou de s’en remettre à un organisme agréé.
Mais élus et industriels ne font pas la même lecture.
Pour les élus, pourquoi ne pas utiliser les circuits de collecte, effectivement. A condition que le surcoût dû à ses DEEE soit intégralement pris en charge par ceux qui les ont produits.
Pour les industriels, une prise en charge totale serait trop lourde et les pénaliserait dans le marché "ultra-concurrentiel" de l’électro-ménager. « Nous n’avons pas l’argent pour financer seuls la filière, » explique Jean-Paul Ouin, responsable des affaires juridiques de Philips France.
Les industriels, qui, comme Philips, craignent que les collectivités locales leur fassent endosser des dépenses superflues « pour se donner un petit air écologiste », verraient bien un partage moitié - moitié, via une cotisation à Eco-Emballages.
Mais les élus ne l’entendent pas de cette oreille. Ainsi, Camille Durand, à la tête du réseau Amorce, association qui regroupe 250 collectivités, a donné pour consigne de "ne rien faire tant que la prise en charge à 100 % des coûts n’est pas assurée" par les industriels.