C’est le correspondant de BBC News au Nepal, qui témoigne des résultats très concluants obtenus dans la région par le SRI (système d’intensification du riz).

Imaginée dans les années 80, à Madagascar, par le père Henri de Laulanie, un jésuite français, la méthode a été utilisée avec succès dans plusieurs points d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie.

Elle a été introduite au Népal à l’initiative de Rajendra Uprety, un responsable agricole local, qui en avait entendu parler et a convaincu son gouvernement de l’encourager.

Plusieurs techniques constituent cette méthode.
 Tout d’abord, les jeunes pousses sont transplantés de la nurserie au champ beaucoup plus tôt que couramment (après seulement 9 - 10 jours, au lieu de 40 - 45).
 Pendant cette opération de repiquage la terre entourant les racines est soigneusement conservée (elle est habituellement nettoyée).
 Les pieds sont bien plus espacés qu’à l’accoutumée (environ 25 centimètres).
 Enfin la rizière, au lieu d’être inondée, sera juste conservée humide et soigneusement désherbée.

Charles Haviland, le correspondant de BBC News, explique que la méthode ne marche pas toujours. « Elle nécessite du savoir-faire, du désherbage, le bon sol et le bon climat. » Mais quand les conditions sont réunies, alors les résultats sont extraordinaires. « Cette méthode produit plus du double de riz, » s’enthousiasme Ananta Ram, un paysan formé par M. Uprety. « Elle utilise un dizième des semences et beaucoup moins d’eau. »

M. Uprety a maintenant deux années de recul. Dans son disctrict, 1.400 paysans ont progressivement adopté la méthode SRI et il est persuadé que, si ne serait-ce que 10% des paysans du pays l’adoptaient, c’en serait fini des pénuries fréquentes que connaissent différentes régions du Népal où 85% de la population dépend d’une agriculture de subsistance (riz essentiellement).