Brésil : clientèlisme ordinaire

samedi 20 août 2005.par Philippe Ladame
 
La Présidence de Luiz Inacio Lula da Silva connaît de sérieuses perturbations.

En 2002, le syndicaliste et sidérurgiste connu sous le nom de Lula devient président du Brésil, avec plus de 60% des suffrages, sans toutefois pouvoir s’appuyer sur une majorité absolue au parlement.

Moins de trois ans plus tard, il est confronté à une grave crise politique du fait de la mise à jour d’opérations financières frauduleuses de plusieurs de ses proches.

Comme l’explique Libération du 18/08/05, « le PT est accusé par un allié, le député Roberto Jefferson, d’avoir acheté les voix de parlementaires d’autres partis, pour qu’ils approuvent des projets de loi du cabinet Lula ».

BBC News signale aussi des nominations de complaisance à des postes de l’administration ou d’entreprises publiques en échange, plus ou moins direct, d’appui lors de votes de lois à l’assemblée.

On soupçonne fortement aussi l’implication de hauts responsables du Parti des Travailleurs dans la constitution des caisses noires nécessaires au fonctionnement d’un tel système.

L’existence de telles pratiques n’est pas vraiment surprenant puisque des collusions de ce genre ont été fréquentes dans le passé troublé du Brésil. La multiplicité de petits partis et la faible discipline de vote obligent à aller à la pêche aux voix pour trouver les majorités nécessaires.

Mais l’élection de Lula avait été le symbole et l’espoir d’une page tournée, d’une politique qui ne soit plus guidée par la corruption au service d’intérêts particuliers. Découvrir que le Parti des Travailleurs n’a pas fait mieux que les autres porte un coup sérieux à la crédibilité de Lula, même si celui-ci se défend que lui-même et son parti ignorait les manipulations auxquelles se livraient plusieurs de ses cadres.

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