La SNCF veut rectifier le TIR

dimanche 7 août 2005.par Philippe Ladame
 
La décentralisation pose le problème du financement des trains interrégionaux (TIR).

Dans un article du 6/08/05, Le Monde fait état des projets de la SNCF concernant les trains assurant des liaisons interrégionales.

Pour la SNCF, vingt-deux des vingt-cinq lignes interrégionales sont déficitaires [1]. Le déficit total s’élèverait à 124 millions d’euros par an.

Ces derniers mois un groupe de travail a réuni la SNCF, l’Association des régions de France (ARF) et l’Etat. Le groupe d’experts a dressé le tableau de la situation rendu public le 7 juin. Mais il ne s’est pas dégagé d’accord sur le financement du déficit. « Que ce soit en négociant directement avec les régions ­ ou avec l’Etat et les régions depuis le printemps 2005 ­, la SNCF n’a pas obtenu le partage de la charge financière ».

Considérant que le déficit devrait être réparti à parts égales par les régions et l’Etat, la SNCF a annoncé sa décision de ne pas le prendre en charge plus longtemps. Concrètement, elle entend réduire le nombre de trains en service. Une telle mesure est ainsi annoncée concernant les trois liaisons qu’elle juge le plus déficitaires, Quimper-Toulouse, Nantes-Lyon et Caen-Tours qui totalisent 20,3 millions d’euros de pertes annuelles. Cette réduction pourrait intervenir dès la mi-décembre 2005.

La question de ces liaisons est certainement des plus complexes. Le problème est déjà délicat pour les TER (trains express régionaux) qui font l’objet de négociations souvent difficiles entre la SNCF et les régions.

Les liaisons interrégionales posent, en effet, la question du rôle de l’état. D’après le journal Sud-Ouest des élus régionaux se sont d’ailleurs étonnés de l’appellation TIR : « Quelle est la base légale de cette dénomination ? », demande M. Rousset pour qui un train Nantes-Lyon ou Quimper-Toulouse « est un train national ». « En réalité, la SNCF invente cette famille de TIR pour regrouper les lignes déficitaires et les supprimer progressivement » ajoute le président de l’ARF qui ajoute « Cette décision conjointe de l’Etat et de la SNCF conduit à de graves conséquences en matière d’aménagement du territoire et va contribuer à jeter bon nombre de citoyens dans leur véhicule individuel sur des routes déjà saturées. ».

[1] La SNCF estime qu’une ligne n’est pas rentable quand moins de 200 personnes l’empruntent d’un bout à l’autre quotidiennement.

IMPRIMER


Dernières brèves