Le Kenya lutte contre la pyrale du maïs

mercredi 6 juillet 2005.par Philippe Ladame
 
Deux expérimentations sont en cours au Kenya pour contrer les effets dévastateurs de la pyrale.

Chaque année, au Kenya, la pyrale est responsable de la perte de 400.000 tonnes de maïs (15% de la production nationale). Ce petit insecte qui perfore la tige fait très rapidement dépérir la plante. Dans certaines régions les pertes occasionnées dépassent 40%.

Depuis quelques années, comme l’explique Isabelle Ducret sur le site Le Courrier, le DrZeyaur Khan scientifique chef de programme à l’ICIPE, un centre de recherche scientifique sur les insectes et l’environnement, a trouvé une méthode indigène pour en venir à bout. L’agriculteur sème entre le maïs une herbe que l’insecte déteste la « desmodium » et autour du champ une autre que ce parasite adore la « Napier Grass ».

« Les effets positifs sont multiples. Le Dr Khan en énumère la longue liste non sans satisfaction. Tout d’abord les paysans n’ont plus besoin d’insecticides une économie non négligeable vu leur prix très élevé pour les populations du tiers monde. En outre le travail des champs sera moins éprouvant car la desmodium empêche également une mauvaise herbe la stringa extrêmement envahissante de se développer et d’étouffer les plants de maïs. » Autre avantage les herbes utilisées représentent un excellent fourrage pour les vaches qui produisent davantage de lait. Enfin toute cette technique représente encore un moyen de lutter contre l’érosion du sol.

L’autre voie d’expérimentation met en jeu le maïs transgénique BT. Il s’agit d’un programme de recherche de l’Institut Kenyan de Recherche en Agriculture (KARI), soutenu par la fondation Syngenta ainsi que la fondation Rockfeller.

Depuis juin 2004 des expérimentations ont été conduites en serre sécurisée. L’étape suivante, entamée en juin 2005, consiste à déterminer, en plein champ, l’efficacité de divers gènes anti-pyrale. Il s’agit aussi de croiser les maïs BT avec des plants kenyans pour produire des variétés adaptées aux conditions de cultures locales.

Selon le CIMMYT (International Maize and Wheat Improvment Center), les essais, menés sur un "site de quarantaine", sont conduits dans le strict respect des règles imposées par les autorités kenyanes qui imposent de nombreuses mesures de biosécurité pour que le pollen, les semences et les matériels de culture ne sortent pas de la zone d’expérimentation.

IMPRIMER


Dernières brèves