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Le Monde, dans son édition du 16/03/05, donne les grands traits du rapport présenté cette semaine par les députés Christian Bataille (PS, Nord) et Claude Birraux (UMP, Haute-Savoie).
Ce rapport a été adopté à l’unanimité par les membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), à l’exception de la sénatrice Marie-Christine Blandin (Verts, Nord - Pas-de-Calais), [1].
Alors qu’une nouvelle loi devrait être votée en 2006 au sujet des déchets nuclèaires, le rapport fait l’état des lieux et pointe quelques échéances.
S’ils n’écartent pas le recours aux solutions de simple stockage (entreposage en surface ou subsurface et stockage géologique profond, réversible ou non), pour les auteurs la séparation et la transmutation restent "l’objectif ultime de la gestion des déchets".
De quoi s’agit-il ?
La séparation vise à trier dans les déchets les actinides mineurs, radioactifs pendant des centaines de milliers d’années, et les produits de fission qui présentent une période de radioactivité d’environ mille ans.
La transmutation a ensuite pour but de diviser par 1 000 la période radioactive des actinides mineurs en les transformant en des noyaux plus légers.
Mais ces deux techniques, encore expérimentales, ne pourront être réellement mises en oeuvre qu’à partir du milieu de ce siècle. Elles nécessitent, notamment, le renouvellement, en 2040, des installations de retraitement de la Hague.
Le rapport suggère donc le calendrier suivant :
2016, entrée en service d’un entreposage de longue durée, (notamment pour gérer les combustibles usés au plutonium (MOX), plus "chauds" que les combustibles classiques car ils ne peuvent être retraités qu’après une période de refroidissement de quatre-vingts ans),
2020-2025, début du stockage géologique (jusqu’à présent, en raison d’une forte opposition, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) n’a pu implanter qu’une seule installation expérimentale à Bure, dans la Meuse, où toutes les études n’ont pas encore été menées à leur terme)
2040, démarrage de la transmutation industrielle (suite aux recherches conduites sur les réacteurs surgénérateurs Phénix et Superphénix).
Le Monde précise : « un plan national de gestion des déchets radioactifs et des matières valorisables serait intégré à la loi, qui définirait aussi un fonds d’Etat dédié à ces questions, alimenté en partie par des taxes sur les installations nucléaires. L’Andra verrait ses responsabilités élargies, notamment sur l’entreposage. »
Dans un communiqué la Coordination nationale des collectifs opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs a estimé que « malgré les sommes astronomiques engagées, pas l’ombre d’une solution responsable et acceptable n’a émergé ! ». Elle a dénoncé la « mise à l’écart de la société civile » et le caractère partiel et partial d’un rapport qui « aborde le problème des déchets nucléaires en escamotant la source de cet inextricable problème de société : la production électro-nucléaire ».
[1] Marie-Christine Blandin est une des rares femmes de cet office qui, sur 35 membres, compte 32 hommes.