Projet Fillon : vote sans surprise

mercredi 2 mars 2005.par Philippe Ladame
 
L’Assemblée a approuvé mercredi, par 346 voix contre 178, le projet de loi Fillon sur la réforme de l’école.

Le projet initial (voir notre article) a été modifié. Sur 513 amendements déposés, 138 ont été adoptés. Ainsi, le ministre a accepté de rétablir la deuxième langue vivante (LV2) dans le tronc commun en seconde. Les cours d’éducation physique et sportive resteront discipline obligatoire au brevet. Il a donné son aval à un amendement du PCF prévoyant l’enseignement du fait religieux à l’école et à un amendement UMP rendant l’apprentissage de la « Marseillaise » obligatoire en primaire. Avant même la séance, il avait annoncé le retrait des dispositions qui prévoyaient de 12 à 6 le nombre d’épreuves finales au baccalauréat et d’introduire une dose de contrôle continu dans l’obtention du diplôme [1].

Les députés UMP ont été à peu près les seuls voté pour. Constatant que leurs amendements n’avaient pas été retenus, les députés de l’UDF se sont majoritairement abstenus. La gauche, quant à elle, a fait bloc contre une « copie bâclée ».

Martine Billard a détaillé dans un communiqué la position des députés Verts. « Le gouvernement avait annoncé un texte pour lutter contre l’échec scolaire, mais il n’y a pratiquement rien à ce sujet : rien sur le mal-être des jeunes des quartiers et ses conséquences sur leur scolarité, rien sur les moyens pour leur rendre le goût de l’école. (...) Le ministre se contente du slogan de « la restauration l’autorité des enseignants » pour toute politique. Ainsi le retour aux redoublements à tous les niveaux est conçu au nom de ce rétablissement de l’autorité des enseignants. Le brevet va désormais prendre en compte une mystérieuse « note de vie scolaire » à part égale avec les autres disciplines. La multiplication des bourses au mérite pour la continuation des études qui s’obtiendront à partir de la « mention Bien » (plus importantes en montant que les bourses sociales), ne va qu’entériner et aggraver les inégalités sociales devant l’école et non les résorber. Quant aux heures de « découverte professionnelle » qui pourraient permettre à tous les jeunes de 3ème de découvrir des métiers auxquels ils n’ont pas forcément pensé et en démystifier utilement d’autres, elles ne seront qu’optionnelles. Elles risquent ainsi d’être réservées, de façon stigmatisante, aux élèves les plus en difficulté, et de se transformer en pré-orientation subie, plutôt qu’en aide à une orientation choisie. »

[1] Le Nouvel Obs a publié un court récapitulatif des dispositions du projet Fillon.

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