Très cher nucléaire

jeudi 27 janvier 2005.par Philippe Ladame
 
Le démantèlement d’un réacteur nucléaire coûte beaucoup plus cher que prévu, a constaté hier la Cour des Comptes.

Le quotidien Ouest-France, dans un article du 27/01/05 signale les inquiétudes de la Cour des Comptes en matière de nucléaire.

La vénérable institution, actuellement présidée par Philippe Séguin, vient de consacrer un rapport à la question du coût du financement du démantèlement des vieilles installations nucléaires et de la gestion des déchets radioactifs.

Or sur ce plan la Cour des Comptes a eu des surprises de taille :
- A Brennilis, en Bretagne, d’après le rapport, le coût de la « déconstruction », qui va générer 110 000 tonnes de déchets a été très sous-estimé. La facture finale serait de 482 millions d’euros. Au moins cinq fois plus que prévu.
- À Marcoule, dans le Gard, on démantèle une vieille usine de production de plutonium. Le coût final serait de 6 milliards d’euros.
- Quant au futur centre de stockage profond des déchets ultimes, à Bure dans la Meuse, il a pris du retard et a doublé son prix initial de 60 millions d’euros.

Au total la France compte actuellement 122 installations nucléaires. Vingt-deux sont à l’arrêt, dont le célèbre « Superphénix ». Toutes devront être démantelées.

La question est donc posée du financement de ces opérations, qui semblent bien devoir être beaucoup plus coûteuses que ce qui avait été initialement annoncé.
Actuellement, EDF facture au consommateur le futur démantèlement de ses réacteurs. Areva, le ministère de la Défense, la Cogema, ont également fait des provisions.

La Cour des Comptes met principalement en cause EDF dont elle considère qu’elle n’a pas les réserves suffisantes.

Comme l’explique à ce sujet le Figaro du 27/01/05 : « c’est la situation d’EDF qui est la plus critique. Au titre des nouvelles normes comptables IFRS, le groupe a passé une provision de 24,8 milliards d’euros. En données brutes, c’est-à-dire sous les anciennes normes comptables, ce montant atteint 48 milliards d’euros. Seul problème : ce montant a été dilapidé ces dernières années pour financer la frénésie d’acquisitions réalisées par EDF. Avec les succès que l’on sait en Italie et en Argentine. Face à ses engagements, l’électricien ne dispose aujourd’hui que de 2 milliards d’euros d’actifs dédiés. C’est bien peu, dénonce la Cour des comptes, qui souhaiterait que l’on sécurise cette situation financière pour ne pas avoir à faire payer demain le consommateur ou le contribuable. »

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