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Dans son édition du 26/01/05, Ouest-France constate les écarts importants qui se développent entre ceux qui peuvent accéder à l’Internet en haut débit et les autres.
« En haut de la pyramide », explique le quotidien, « les urbains des grandes villes à un méga et plus. Eux peuvent regarder la TV, téléphoner et surfer sur la toile pour moins de 30 € par mois. »
Le problème est technique. Dans l’état actuel des choses, l’ADSL ne peut atteindre les vraiment haut débits (4Mo, 8Mo) qu’à faible distance des répartiteurs équipés ADSL (il y en a 12.000 en France).
Quand on s’en éloigne (ce qui est rapidement le cas hors des grandes villes), le "signal" diminue et il faut se contenter d’une connexion à 512 Ko. A cette vitesse la navigation sur le Web est convenable, mais les gros chargements, la téléphonie ou la télé par Internet sont hors de portée. Cela provoque une frustration de la part de certains de ces abonnés, d’autant plus qu’ils payent le même prix que leurs voisins des villes (aux environs de 30 €).
En bas de l’échelle, les malheureux propriétaires de modems ordinaires voient leur connexion se traîner. Un phénomène aggravé par le fait que, de plus en plus, les pages sont fabriquées pour être vues par des machines puissantes connectées en haut débit. L’accumulation d’images, parfois animées, l’emploi de bandeaux de pub et autres fenêtres surgissantes, alourdissent l’ensemble jusqu’à rendre la consultation éprouvante en bas débit [1].
France Telecom a promis d’équiper tous ses répartiteurs téléphoniques en haut débit pour la fin 2003. Cela devrait améliorer la situation. Mais cela ne résoudra pas tout : à plus de 8km d’un répartiteur on ne peut et on ne pourra rien faire.
La solution, dans le cas d’habitat très dispersé pourrait se nommer WiMax. Il s’agit d’une technologie hertzienne qui permet, grâce à une antenne spéciale, de couvrir une zone d’environ 20 km. Cette solution est en expérimentation dans plusieurs collectivités (en Mayenne notamment et dans l’Orne). Elle suppose l’obtention de licences que l’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) s’apprête à mettre aux enchères, par régions.
Rappelant que la connexion, ou l’absence de connexion, reste, aujourd’hui encore, très marquée socialement [2], Ouest-France conclut : « Travailler, se distraire, communiquer, se cultiver, partager le savoir : en quelques années, l’Internet est devenu indispensable. Ceux qui, demain, seront exclus du haut débit, deviendront des citoyens moins égaux que d’autres. »
[1] Contre les fenêtres popup on peut néanmoins utiliser l’excellent navigateur libre Firefox (voir notre article).
[2] Même avant l’essor de l’ADSL, 50 % des Français gagnant plus de 3 000 € par mois étaient connectés à la Toile, contre 12 % pour ceux dont le revenu était compris entre 1 000 € et 1 500 €