La police en dérapage contrôlé ?

mardi 5 août 2008.par Philippe Ladame
 
« C’est une façon d’interdire la manifestation sans le dire. Il y a une atteinte évidente à la liberté d’expression. » a estimé Henri Braun, de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

L’histoire est racontée par L’Humanité du 28 juillet.

« Samedi, porte de La Chapelle (Paris 18e). Dix-huit militants sont interpellés vers 15 h 30 pour « contrôle d’identité » alors qu’ils attendaient à ce point de rendez-vous, avant de se rendre à une manifestation devant le centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot. Emmenés au commissariat de Clignancourt, ils seront libérés à 18 h 30. » c’est à dire peu avant l’heure prévue de la fin du rassemblement.

Parmi la deuxième vague de personnes interpellées se trouve Henri Braun, avocat de l’association organisatrice et membre de la Ligue des Droits de l’Homme. Pour lui, ce qui s’est passé ce jour-là était parfaitement illégal : « Soit il y a un trouble à l’ordre public caractérisé, ce qui n’était évidemment pas le cas. Soit c’est un contrôle d’identité, mais, ici, tout le monde avait ses papiers, sauf Rodolphe. Nous n’aurions donc pas dû être arrêtés. » Les fouilles corporelles sont, elles aussi, jugées illégales par Henri Braun. « Ils ont fouillé nos poches, ce qui s’assimile à une perquisition. Sans autorisation. »

Il est probable qu’il ne s’agisse pas là d’un zèle individuel de quelques policiers dans leur coin.

La mise en cause de Rodolphe Nettier, qui anime l’association SôS-Soutien aux sans-papiers, par les ministres Hortefeux et Dati ces derniers jours, participe de la même pression montante contre les associations de soutien.

On pourra lire, au sujet de cette mise en cause, l’article publié dans Rue89.

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