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Rubrique : Economie - RSS Feed

Dernier ajout : dimanche 25 janvier 2009.

   195 Millions de chômeurs, un record !

La croissance économique mondiale, effective, n’a qu’une faible incidence sur la misère et ne sait pas réduire le chômage à l’échelle de la planète. [1] C’est ce qu’indique le Bureau International du Travail (BIT) dans son Rapport annuel sur Les tendances mondiales de l’emploi en 2007, publié le 25 janvier.

« Dix ans de forte croissance n’ont eu qu’un léger impact - et dans une petite poignée de pays seulement - sur le nombre de travailleurs qui vivent dans la misère avec leur famille. Qui plus est, la croissance n’a pas non plus fait baisser le chômage, a déclaré le Directeur général du BIT Juan Somavia. Et quand bien même cette forte croissance devait perdurer en 2007, de sérieuses inquiétudes demeurent quant aux perspectives de création d’emplois décents et de réduction du nombre de travailleurs pauvres. »

Le rapport ajoute « Au-delà des disparités, les régions ont des défis majeurs en commun ; les jeunes ont plus de difficultés sur les marchés du travail que les adultes ; les femmes n’ont pas accès aux mêmes possibilités que les hommes ; le manque de travail décent reste généralisé. »

Le rapport du BIT relève également qu’ « au cours de la dernière décennie, la croissance économique s’est traduite par plus de gains de productivité, que de croissance de l’emploi : la productivité mondiale a crû de 26 pour cent, alors que le nombre d’emplois dans le monde n’a lui augmenté que de 16,6 pour cent. »

Nous pouvons pour notre part émettre l’hypothèse que les critères du BIT demeurent, hélas, largement en dessous de la réalité. On peut imaginer que chaque pays prend quelques libertés avec la comptabilité de ses chômeurs pour embellir des résultats honteux ... C’est le cas chez nous et rien ne dit qu’il en est autrement ailleurs.

En ce qui concerne les préconisations, le rapport du BIT établit que « pour réduire, ou même maintenir, les taux de chômage actuels, il faut renforcer le lien entre croissance et emploi. La création d’emplois décents et productifs - et non pas un quelconque emploi - est nécessaire pour réduire le nombre de chômeurs et de travailleurs pauvres. Et cette réduction est elle-même une condition préalable au développement et à la croissance économique futurs. ». Il indique « Un consensus existe autour du travail décent comme seul moyen durable pour réduire la pauvreté. C’est la raison pour laquelle l’objectif de ’plein emploi productif et de travail décent’ sera intégré aux Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2007 ».

Vœu pieux. Qui ne sera suivi d’effet que lorsque sera posée la question de la répartition de la croissance et de la richesse produite. Ce qui suppose une remise en question du libéralisme économique (voir notre précédent article sur ce sujet), remise en question pour laquelle le BIT ne milite pas précisément.

   Changement climatique : un gisement d’emplois

’ADEME & Vous, Stratégie & études’ est une lettre d’information régulière destinée aux décideurs du monde de l’environnement et de l’énergie, partenaires et contacts de l’ADEME. Chaque numéro est consacré à la présentation d’un sujet à vocation stratégique, économique ou sociologique : recherche et études, travaux de synthèse, propositions dans l’un des domaines de compétences de l’Agence. L’objectif est de faciliter la diffusion de connaissances et d’initier réflexions et débats.

« Le premier numéro de la Lettre Ademe & Vous – Stratégie & Etudes est dédié à un sujet d’actualité : l’analyse de récents travaux menés sur les perspectives d’emploi liées à la lutte contre le changement climatique.

La lutte contre le changement climatique, créatrice d’emploi en Europe et en France (.pdf de 292 Ko)

Les résultats de ces recherches conduites en Europe par la Confédération Européenne des Syndicats (CES) et en France par le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et l’ADEME indiquent que la lutte contre le changement climatique sera fortement créatrice d’emplois dans les années à venir.

Si l’étude de la CES met en évidence des pertes d’emplois dans les secteurs les plus gourmands en énergie -de l’ordre de quelques dizaines de milliers à l’échelle européenne- elle montre, en revanche, que pour ces secteurs des évolutions de métier sont à anticiper et que, surtout, de nombreuses créations d’emplois sont prévues dans d’autres branches : 12 % dans la production d’électricité, 14 % dans le logement, 30 % dans les transports, ce qui représente plusieurs centaines de milliers d’emplois créés.

A l’échelle française, le SER anticipe la création de 75 000 emplois dans le secteur des énergies renouvelables d’ici 2010. L’ADEME évalue à 50 000 le nombre d’emplois supplémentaires dans la filière bois-énergie à l’horizon 2015. En outre, selon l’ADEME, les travaux de rénovation énergétique dans les bâtiments pourraient créer rapidement 100 000 emplois supplémentaires.

Même si méthodologies et chiffres font encore débat, les tendances sont unanimes. Néanmoins, pour que l’offre de travail accède à ces gisements d’emploi, il faudra accompagner ces mutations et consentir à un important effort de formation. » (source l’Ademe & Vous).

   C’est pas du jeu

Une dépêche Associated Press nous apprend que, ruiné par le jeu, un ancien joueur réclame près de 690.000 euros [2] au « Casino du Grand Café » à Vichy (Allier) pour « manquements aux obligations d’information, de conseil et de loyauté. »

M. Bryk, le plaignant, qui se définit comme un « joueur pathologique » était devenu entre mars 1995 et octobre 2003 un habitué des salles du « Grand Café ». Il reproche au casino de n’avoir rien fait pour freiner ce qui devenait, à l’évidence, une grave dépendance. Alors même que, rendu agressif par les pertes accumulées, il brise à deux reprises des machines à sous, rien n’est fait pour lui interdire l’accès à l’établissement.

Mais l’avocat du casino réplique qu’il « est interdit aux casinos d’interdire l’accès de leur établissement si le client n’est pas inscrit sur une liste délivrée par le ministère de l’Intérieur. » Il explique que la législation prévoit que c’est au client de faire la démarche. « Pour se faire interdire de casino, » précise-t-il, « il suffit de faire une lettre au service ’course et jeux’ présent dans tous les casinos, et l’interdiction reste valable cinq ans, et ne peut être levée qu’à expiration du délai. »

Ceci c’est la théorie, semblent estimer le plaignant et son avocat. Dans la pratique, tout a été fait par le casino pour conserver le plus longtemps possible la clientèle de M. Bryk, expliquent-ils, évoquant le traitement très VIP accordé au joueur, fréquemment gracieusement invité à dîner par le casino.

« Rien dans le droit français ni dans la philosophie de la société française ne justifie l’action que M. Bryk a engagé, » a déclaré, lors du procès l’avocat des accusés. Effectivement, la "philosophie de la société française" c’est de pousser à consommer, toujours plus. Quant à savoir si le frein doit résider dans toujours plus de législation ou dans la prise de conscience, c’est une bonne question ...

   Chômage et CPE

Selon l’Express, après deux années consécutives de baisse, le taux de chômage mondial s’est maintenu en 2005 à 6,3%, malgré une croissance économique mondiale de 4,3%.

Selon le journal, la plus forte hausse du chômage s’est produite en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec un taux de chômage de 7,7%. Dans les pays de l’ex-bloc soviétique (hors UE) le chômage a atteint le taux de 9,7%. Dans les économies développées et l’Union européenne (UE), les taux de chômage ont en revanche baissé de 7,1% en 2004 à 6,7% en 2005. En Asie de l’Est, le taux n’a pas varié, restant à 3,8%, soit le plus bas niveau du monde. A 13,2%, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord reste la région ayant le plus fort taux de chômage dans le monde, devant l’Afrique subsaharienne (9,7%).

La moitié des chômeurs dans le monde sont des jeunes de 15 à 24 ans, catégorie qui connaît, en moyenne, un taux de chômage deux fois plus élevé que celui que subissent leurs aînés. La France connaît ce même phénomène (voir notre article du 30/12/05).

C’est, à ses dires, pour résoudre ce problème que le gouvernement de Dominique de Villepin entend mettre en oeuvre une législation spécifique pour les jeunes, procurant flexibilité et exonérations aux entreprises, par le biais du Contrat Première Embauche (voir notre article).

Ce nouveau statut, que le premier ministre qualifie de « contrat anti-précarité » (source), suscite de vives critiques de la part des partis, syndicats et mouvements de jeunesse.

Dans un communiqué du 24/01/06, plusieurs d’entre eux ont annoncé des « actions de sensibilisation » auprès des salariés, des étudiants et des lycéens, « dès aujourd’hui et notamment, le 31 janvier, début de l’examen en première lecture du projet de CPE par l’Assemblée Nationale. » Ils ont, en outre, prévu de faire du 7 février une journée de manifestations sur le mot d’ordre de retrait du CPE.

Le mouvement d’écologie universitaire Fac Verte, qui fait partie du collectif, dénonce en ces termes le projet gouvernemental : « Au mépris de toute concertation, le gouvernement va essayer de faire passer en force ce dispositif dans le cadre d’une procédure d’urgence parlementaire. Cette fébrilité est l’aveu de sa mauvaise conscience, c’est aussi la preuve qu’il craint une mobilisation de la jeunesse. Puisque le CPE semble être paré de toutes les vertus, pourquoi ne prend t-il pas le temps de l’expliquer dans les lycées, dans les universités, dans les ANPE et dans les entreprises ? Plutôt que de lutter contre l’utilisation abusive des stages par certaines entreprises sans scrupules, le gouvernement préfère lutter contre la stabilité du CDI. On ne peut pas réduire les fractures de la société en aggravant ses blessures. On ne peut pas lutter contre la crise qui frappe la jeunesse en l’enfonçant davantage dans la précarité. »

   Areva : revers en Chine

Au début août, réagissant à l’annonce des pénalités de retard qu’Areva allait devoir supporter en Finlande, le Figaro consolait ses lecteurs en expliquant « le jeu en vaut la chandelle. L’EPR finlandais a en effet servi de vitrine pour vendre cette technologie aux États-Unis et en Chine. » (voir notre article du 11/08/07).

Pour ce qui est de la Chine, ce n’est peut-être pas encore gagné.

Dans un communiqué du 22/08/07, le collectif Sortir du Nucléaire annonce que la Chine aurait décidé d’annuler définitivement la construction de 2 réacteurs EPR à Yangjiang.

Pourtant l’offre faite par Areva pour ces 2 réacteurs (3,66 milliards d’euros) semblait intéressante puisqu’elle correspond grosso modo au prix de l’unique centrale EPR finlandaise.

« Même à prix cassé, les Chinois ne veulent pas de l’EPR, » constate le Réseau qui demande en conséquence, devant un tel fiasco, au gouvernement français de renoncer au projet d’EPR à Flamanville (Manche).

Il est certain que, si la nouvelle se confirme, il s’agit là d’un revers important pour le nucléaire français qui, au-delà des deux centrales en discussion, lorgne sur la trentaine de projets en gestation en Chine à l’horizon 2020 (pour un total de 50 milliards d’euros) [3].

Selon Reuters pourtant, un porte-parole d’Areva a déclaré que les discussions "avancées" sur la construction de centrales EPR en Chine se poursuivaient, mais a refusé de commenter les informations sur le changement éventuel de site.

Répondant au Nouvel Obs, Jean-Hervé Lorenzi, professeur à Paris Dauphine, spécialisé dans l’énergie, estime de son côté que « il ne s’agit que de spéculations » et relativise le revers éventuel en expliquant : « il faut avoir à l’esprit la stratégie d’Areva sur l’uranium. Le groupe a dans ce cadre annoncé avoir lancé une OPA sur UraMin pour 2,5 milliards de dollars. Or, ces matières premières vont devenir un enjeu fondamental. De plus, Areva gère des positions concurrentielles, il traite de l’ensemble de la filière. Et la filière électronucléaire française est unique au monde. »

Unique au monde, peut-être, mais pas toute seule. Fin juillet 2007, c’est avec Westinghouse que la Chine a signé un contrat de quelque huit milliards de dollars pour la construction de quatre centrales équipées de réacteurs réacteurs de 1,1 gigawatt chacun, issus de la technologie AP1000 (qui, aux dires de Westinghouse, constitue la base de près de la moitié des centrales nucléaires du monde).

   Assourdissantes éoliennes

Le bruit des éoliennes est un argument généralement avancé par les opposants à l’implantation de celles-ci, qui y voient une menace pour la santé des riverains. Qu’en est-il réellement ?

L’Académie de médecine a planché sur la question et a rendu son rapport le 23 mars.

« L’enquête menée par Claude-Henri Chouard atteste que les nuisances sonores produites par les éoliennes sont réelles, mais elle montre aussi que, faute d’avoir été précisément étudiées, celles-ci suscitent, soit l’exagération, soit le rejet. » indique Le Monde.

Le rapport [4] de l’Académie de médecine n’apporte pas une réponse tranchée et n’est ni tout noir, ni tout blanc :
-  il y a bien un bruit notable,
-  mais il varie grandement suivant les conditions climatiques et la topographie du site.
-  en revanche la production d’infrasons par les éoliennes (rumeur persistante) est très limitée, même à leur voisinage immédiat.

En conclusion, l’Académie recommande "par précaution, que soit suspendue la construction des éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 mégawatts situées à moins de 1 500 m des habitations".

Elle recommande également de modifier la loi du 2 juillet 2003, afin que les éoliennes dépassant une certaine puissance soient "considérées comme des installations industrielles, et que leur implantation soit désormais soumise à une réglementation spécifique tenant compte des nuisances sonores très particulières qu’elles induisent".

Enfin, l’Académie préconise d’entreprendre deux types d’études comportant d’abord la mise au point d’une procédure d’"enregistrement, sur une période longue de plusieurs semaines, du bruit induit par les éoliennes dans les habitations". et ensuite "une enquête épidémiologique sur les conséquences sanitaires éventuelles de ce bruit éolien sur les populations, qui seront corrélées avec la distance d’implantation de ces engins, et les résultats des mesures enregistrées".

Relatant la sortie de ce rapport, Actu Environnement titre pour sa part « Le bruit généré par les éoliennes fait encore et toujours débat en France ». Alors qu’aux Etats-Unis l’éolien connaît une forte expansion, l’article rappelle que l’essor de l’éolien en France (qui dépend encore étroitement des aides publiques) est souvent freiné au motif des nuisances sonores, alors que les progrès sont, dans ce domaine, très importants.

Ainsi, le lendemain de la publication du rapport de l’Académie de médecine, les Députés, Christian Bataille et Claude Birraux, membres de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques, constatent que « les bruits mécaniques des engrenages sont désormais quasiment inexistants. Avec les éoliennes modernes de puissance, dont les pales tournent à faible vitesse, le bruit de souffle des rotors n’est que de 100 décibels en pied de mât et inaudible à 200 mètres. »

De leur côté, les professionnels de la filière éolienne française réunie au sein du Syndicat des Energies Renouvelables (SER [5]) précisent « Au niveau du rotor, le niveau de bruit est proche de 100 décibels. Au pied d’une éolienne, le niveau sonore s’élève à 55 décibels. À 500 mètres, il atteint 35 décibels, soit le bruit d’une conversation à voix basse. De plus, ces sons sont généralement couverts par le bruit du vent lui-même ».

De plus, le SER rappelle que « les émissions sonores des parcs éoliens ont été soumises à la réglementation des bruits de voisinage (décret du 18 avril 1995 et circulaire du 27 février 1996) qui impose le respect d’un faible niveau d’émergence : l’émergence maximale tolérée, quelle que soit l’origine du bruit, est de 3 décibels la nuit et de 5 décibels le jour à l’extérieur. ».

Enfin, les études lors du montage d’un projet de parc éolien, sont validées par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) et la Direction régionale de l’environnement (Diren), de même que la loi d’orientation sur l’énergie, promulguée en juillet 2005, impose dorénavant l’implantation de parcs dans des zones de développement éolien (ZDE), toutes ces réglementations constituant de sérieux garde-fous pour les riverains.

Et de conclure : « devant les multiples protestations, actions en justice et autres manifestations, une meilleure concertation avec les habitants est sûrement nécessaire. Alors que la problématique paysagère peut se comprendre, même si une éolienne ne semble pas plus inesthétique qu’une ligne à haute tension, en soulevant une fois de plus la problématique du bruit, certains acteurs de la lutte anti-éolienne affichent une mauvaise foi avérée en "omettant" la réelle discrétion sonore des nouvelles installations... ».

   Actionnariat populaire ?

« Ce sont plus de 4,85 millions de particuliers qui ont souscrit à l’offre d’EDF », a annoncé fièrement ce vendredi matin Thierry Breton, ministre de l’Economie, qui voit dans l’opération « un très grand succès populaire ».

129.629.629 actions EDF étaient proposées aux investisseurs particuliers dans le cadre de l’Offre à Prix Ouvert (OPO) au prix de 32 euros par action (un prix plutôt dans le haut de la fourchette envisagée).

Conséquence de l’afflux des réservations, seules celles portant sur un montant total inférieur à 1.000 euros seront satisfaites en totalité. Les autres ne seront satisfaites que partiellement.

Cette mise sur le marché est l’occasion pour RFI de fournir quelques éléments de comparaison : « L’introduction en Bourse de la société d’électricité constitue un record en matière d’affluence populaire. En 1997, 3,9 millions d’investisseurs particuliers avaient été séduits par l’ouverture du capital de l’opérateur téléphonique France Télécom. Un an plus tard, ils étaient 3,8 millions à avoir acquis des actions de la banque BNP Paribas. Plus récemment, la privatisation partielle de Gaz de France, en juillet dernier, avait attiré 3,2 millions de souscripteurs. »

L’opération EDF, constitue aussi un record en terme de montant global levé, puisque, aux quelques 4 milliards d’euros engagés par les particuliers, s’ajoutent environ 3 milliards fournis par les investisseurs institutionnels (au prix unitaire de 33 euros). On atteint donc là le record précédent de 6,9 milliards récupérés par Orange en 2001.

Pour RFI, l’afflux d’ordres (qui fait d’EDF l’entreprise française ayant le plus grand nombre d’actionnaires individuels) est révélateur du regain de popularité des placements financiers en Bourse. Après le choc subi en 2000 (les cours avaient sensiblement baissé), Les particuliers ont visiblement retrouvé de « l’appétit pour les actions, » estime le journal qui rappelle que la France comptait en 2003, plus de 7 millions d’actionnaires individuels et estime que « ce niveau doit être aujourd’hui supérieur. »

Faut-il pour autant parler d’actionnariat populaire ? Difficile à dire. Il faudrait pour cela une analyse fine de ces 7 à 8 millions d’actionnaires. Mais la France comptant environ 25 millions de ménages, il est vrai que le phénomène est significatif.

Reste à savoir si les nouveaux "propriétaires" d’EDF seront satisfaits de leur acquisition quand l’action EDF sera cotée en Bourse de Paris à partir de demain 12h00. Reste à savoir aussi si les intérets des 5 millions d’actionnaires n’entreront pas en conflit avec ceux des 5 millions de consommateurs d’électricité qu’ils sont aussi.

   Affaire Rhodia

Un lecteur du blog d’Alain Lipietz évoque Largo Winch à propos de l’affaire Rhodia, dont parle le député européen Vert dans son blog.

Il y a quand même un petit peu moins d’action, de coups de feu et d’échappées belles, mais c’est vrai qu’on ne s’ennuie pas à suivre cette affaire qui tourne pour l’essentiel autour de l’acquisition, en 1999, de la société anglaise Albright & Wilson. Celle-ci aurait été achetée malgré des pertes cachées afin de doper le cours de l’action Rhodia au moment où Aventis, société née de la fusion entre Rhône-Poulenc et Hoechst, l’a placée sur le marché.

Déjà, en octobre 2005, Alain Lipietz, racontait la disparition mystérieuse, sur le site du service de la concurrence de l’Union Européenne, d’un des documents se rapportant à cette fusion [6].

Cette semaine, c’est le Canard Enchaîné qui évoque un tour de passe-passe du même acabit avec le remplacement de la version originale d’un rapport de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) par une version plus soft.

« Le 20 janvier 2005, » raconte le Canard Enchaîné, « le directeur des enquêtes Hervé Dallerac donne son imprimatur au rapport sur Rhodia, rédigé au terme de dix-neuf mois de travail par une équipe de trois enquêteurs placés sous sa direction. Début février, le rapport - qui n’a rien d’un brûlot - est approuvé en réunion restreinte par Gérard Rameix, secrétaire général de l’AMF (et ex-directeur de Juppé à Matignon) et par Florence Roussen, secrétaire générale adjointe et spécialiste des questions juridiques.
Dans la foulée, cinq "lettres de griefs" sont rédigées, contre Rhodia et plusieurs de ses actuels ou anciens dirigeants. Reste une formalité à accomplir : la réunion du collège de l’Autorité boursière, qui doit officialiser le tout, le 15 mars.
Mais, le 25 février, Breton est nommé à Bercy. Et ça change tout.
Le 1er mars, le directeur des enquêtes de l’AMF, qui a pourtant approuvé le rapport de ses services, éprouve le besoin impérieux de revoir la copie. En y introduisant quelques modifications substantielles, notamment sur le rachat de Albright & Wilson en 1999 et 2000. (...)
Ces travaux de réécriture ont apparemment un peu ralenti les opérations. Le collège de l’AMF a dû reporter d’une semaine sa décision, qui a finalement été rendue le 22 mars. Sur la base du rapport qui lui est alors présenté, il décrète que tous les faits concernant Albright & Wilson sont prescrits - c’est le tiers de l’enquête qui part à la poubelle - et que les autres turpitudes chez Rhodia n’ont commencé que fin 2002.
Coup de bol : à cette date, Breton avait quitté Rhodia depuis trois mois et venait d’être nommé patron de France Télécom. »

   "Arrêt sur images" se reconstruit

Le 13/09/07, Daniel Schneidermann et son équipe ont annoncé leur intention de lancer "@rret sur images" à partir de janvier 2008.

« Ce sera un site d’une nature inédite, qui mêlera des enquêtes écrites et des émissions de télévision. Il comportera un « coin des profs » dédié à la pédagogie des médias et de l’audiovisuel, ainsi qu’un espace communautaire d’un nouveau genre pour confronter nos pratiques des médias, » explique le communiqué.

Pour mener à bien cette aventure, l’équipe entend garantir son indépendance. « Nous n’avons pas voulu faire appel à des investisseurs. Les seuls actionnaires de l’émission seront les partenaires et les salariés qui contribueront à sa production, » peut-on lire sur le site actuel.

En effet, c’est sur un site nouveau que l’émission devrait se relancer. « Loubiana est la société que nous avons créée pour embaucher l’équipe qui construira notre site définitif. C’est une société indépendante. Elle est amenée à accueillir, comme actionnaires, ses futurs salariés, et les partenaires qui nous aideront à construire le site (société de production audiovisuelle, hébergeur, agence Web, etc). Nous serons donc chez nous. Rien que chez nous, » explique Daniel Schneidermann.

Le site, qui devrait ouvrir le 7 janvier 2008, comportera une partie publique, qui recevra les documents d’actualité et une partie réservée aux abonnés, qui auront accès aux dossiers multimedia, et aux archives classées. « Ils auront en outre accès à un espace personnel d’un nouveau type, qui leur permettra d’échanger informations et tuyaux de toutes sortes avec d’autres membres de la communauté, » est-il précisé.

Pour construire ce projet, l’équipe espère pouvoir compter sur un financement « par ses abonnés, et par la publicité ». A cette fin, elle lance aujourd’hui une campagne d’abonnement.

L’abonnement (qu’il est possible d’effectuer en ligne) est de 30 euros par an. Il existe un tarif réduit (étudiant, précaires ...) de 12 euros. Et il est possible de s’abonner "à l’essai" (trois mois pour 10 euros).

   Avec Vista, Microsoft appauvrit les ordinateurs et les ferme aux réseaux

Pauvre Microsoft : avoir retardé à plusieurs reprises le lancement de son nouveau système d’exploitation, pour le faire apparaitre au moment même où l’interoprabilité des logiciels libres a le vent nettement en poupe, y compris dans les administrations, et quand le libre accès et les archives ouvertes gagnent fermement les publications universitaires et scientifiques !

Alors, avec Vista... Ce sera super super fun pour monter vos vidéos, extra facile pour communiquer avec vos amis, en 3D pour participer à fond au web 2.0... Pourvu que vous utilisiez les logiciels qui plaisent à Microsoft et selon l’usage qui en a été décidé !

Nous connaissions déjà les DRM, qui font que si par hasard vous achetez de la musique en ligne chez tel fournisseur, cette musique ne sera audible que selon l’usage que le fournisseur aura décidé à votre place (il peut être hors de question que vous copiez ce morceau acheté pour l’écouter sur le lecteur de votre voiture). Avec Vista, c’est ce qui arrive pour tous les usages : votre ordinateur est géré selon les intérêts de Microsoft et de ses associés. La visée est que chacune de vos opérations soit contrôlée et validée par l’achat de licences ou de droits. Vous ne pourrez recevoir et diffuser de l’information que selon ces modalités.

C’est tellement restrictif et archaïque par rapport aux logiciels libres, qui soutiennent la libre circulation de l’information, que la Free software Foundation vient de lancer une campagne de dénonciation, avec un blog (en anglais : badvista). L’argumentaire est centré sur la notion d’"informatique de confiance", telle que développée par les grands groupes mercantiles et qui n’est qu’une tentative de contrôle de vos usages, mais il est aussi économique et matériel : avec des distributions basées sur Linux, il n’est pas nécessaire d’acheter des ordinateurs surpuissants, au contraire de ce que nécessite Vista.

   15 résolutions pour combattre la pauvreté des enfants

Chargée de travailler sur le thème "Familles, vulnérabilité, pauvreté", la commission a rassemblé des représentants des partenaires sociaux, des associations familiales, des associations de lutte contre l’exclusion. Voilà le rapport auquel faisait référence Martin Hirsch aux Journées d’été 2006 des Verts, rappellant l’inaction du gouvernement bien qu’il ait salué ce rapport.

1. Eradiquer en 15 ans le million d’enfants pauvres en France (au seuil de 50% du revenu médian)

2. La nouvelle équation sociale : combiner les revenus du travail et les revenus de la solidarité

3. Une politique économique et sociale plus favorable à l’emploi et plus redistributive

4. Créer un service public de l’accueil des jeunes enfants

5. Etablir une nouvelle relation des familles avec les services sociaux : une interface simple entre 2 univers complexes (complexité des administrations et complexité de la pauvreté), avec un faible nombre d’usagers par intervenants sociaux et que les usagers aient eux aussi un petit nombre d’interlocuteurs.

6. Le logement des familles :
- Inverser la tendance à la hausse des loyers ... par une politique de conventionnement plus ambitieuse et une politique fiscale cohérente avec les objectifs sociaux
- Tenir les objectifs de mixité sociale par un renforcement de la loi de solidarité urbaine
- Préserver le pouvoir locatif des aides au logement quelle que soit la réforme envisagée de ces aides
- Partir des situations les plus graves des familles mal logées pour concrétiser le principe du droit au logement opposable

7. Eradiquer le saturnisme (42000 enfants) et réhabiliter les logements indignes (plus de 40 0000 logements insalubres en France) :
- Organiser une campagne nationale de dépistage sur la base des recommandations de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES)
- Se donner les moyens de rénover dans l’urgence les logements à risque saturnin
- Expérimenter la constitution de petites équipes départementales de détection de l’habitat indigne
- Faire pression sur les bailleurs quand le logement est indécent

8. Ne plus cumuler inégalités sociales et inégalités de santé

Des études de l’INSERM montrent que les écarts d’espérance de vie entre cadres et ouvriers ont tendance à s’accroitre depuis 30 ans.

- Un programme national d’expérimentation pour la santé des enfants
- Faire porter prioritairement l’effort de prévention dans les zones qui en ont le plus besoin (zones urbaines sensibles).

9. Faire des familles modestes une priorité de la politique nutritionnelle
- Accentuer l’effort de modulation des prix en cantines scolaires
- Dynamiser l’offre commerciale de produits frais
- S’appuyer sur les enfants pour modifier les habitudes alimentaires des parents

10. Permettre le développement durable du crédit sans payer le prix du surendettement
- Prévenir le surendettement passif et actif. Dans 2 dossiers sur 3, le surendettement est passif, c’est-à-dire lié à un accident de la vie (licenciement, séparation, décès, maladie). La responsabilité individuelle est alors moins en cause que la faible capacité des plus vulnérables à s’assurer ou à restructurer leur endettement.
- Taxer les banques et sociétés financières selon leur « taux de casse » en commission de surendettement. Le taux appliqué à l’encours par banque des commissions de surendettement pourrait être voisin de 1%.
- "Il semble impossible aujourd’hui de se fixer des objectifs de lutte contre la pauvreté sans réduire les inégalités de revenus tirés du patrimoine qui sont nettement supérieures aux inégalités tirées des revenus du travail : alors que 10% des français détenaient 44% du patrimoine des ménages en 2000, une étude récente de la DREES montre que 7,5% des ménages ont moins de 3000€ de patrimoine alors qu’une même proportion a plus de 450 000€ de patrimoine. Une étude de Hourriez et Roux pour le Conseil d’Analyse Economique en 2002 avait montré que ces inégalités de patrimoine sont allées en s’amplifiant depuis 25 ans et que ces inégalités accroissent les inégalités de revenu."

11. Gommer les discriminations négatives dans l’éducation
- Investir en faveur des ZEP, y compris en révisant les conditions de détermination de la carte scolaire
- Investir précocement dans la réussite éducative

12. Donner leur chance aux jeunes adultes
- Redéployer le système des bourses universitaires et déductions fiscales finançant des études supérieures

13. Audace, innovation, expérimentation : les mots clés des nouvelles interventions publiques :
- Promouvoir l’ingénierie sociale et soutenir les porteurs de projets
- S’appuyer sur l’agence de lutte contre les discriminations pour développer le testing social

14. Appréhender la pauvreté sans frontières
- Une convention pour l’accès aux soins des étrangers n’ayant pas accès à la CMU pour envisager l’intégration de l’AME dans la CMU. Cette fusion générerait un surcoût de l’ordre de 240 M€ pour rembourser des soins curatifs plutôt que des hospitalisations en urgence.Réouvrir l’accès au travail des demandeurs d’asile

- Au niveau européen : "Les programmes actuels ont peu de visibilité politique. Qui connaît le PNAI, ses objectifs, ses moyens, son contenu ? Pourquoi le pacte de stabilité est-il aussi un pacte de « visibilité » alors que les programmes sociaux semblent si timidement défendus et soutenus ? Probablement parce que les uns ont une valeur contraignante et les autres non."

15. Conjuguer solidarité et dignité
- Soutenir les actions de promotion familiale, sociale et culturelle
- Solidariser les très hauts revenus à la lutte contre la pauvreté
- Une semaine par an aux contacts des usagers pour les concepteurs de politique publique
- Créer des recueils des besoins sociaux
- Créer un service civil de solidarité

   5 Millions de chômeurs : c’est maintenant officiel

Le pays compte grosso modo 25 Millions de sa population "active" [7], le taux de chômage s’établit donc autour de 20% ; et non pas 10% comme on ne cesse de nous l’asséner depuis des lustres (gouvernements de gauche ou de droite confondus). A ces 5 millions de chômeurs officiels, il convient d’ajouter les bénéficiaires de minima sociaux qui ont depuis belle lurette déserté les chemins de l’ANPE, dont ils n’attendent ou n’espèrent plus rien [8] . Bref, c’est un pan considérable de la société qui souffre (le mot est choisi) du non-emploi (le mal-emploi étant un problème à la fois corollaire et additionnel). Quelques uns le disaient déjà depuis quelques temps : des associations de chômeurs et précaires, des partis "gauchistes", des professionnels de terrain, ... aucuns n’étaient vraiment écoutés, peu étaient même entendus.

Mais aujourd’hui, c’est le très officiel Rapport public thématique de la Cour des Comptes sur « L’évolution de l’assurance chômage : de l’indemnisation à l’aide au retour à l’emploi » de mars 2006 qui le dit ; ça change tout.

Le rapport précise (page 66) que « au 31 juillet 2005, la liste [des demandeurs d’emploi à l’ANPE] comportait 3 942 460 inscrits en chiffres bruts. La catégorie 1 regroupait 59 % des demandeurs d’emploi, soit 2 321 700 inscrits ». Voilà, c’est dit : la comptabilisation officielle gouvernementale ne considère que 59% des chômeurs inscrits. [9]

Du coup, lors du débat télévisé « A vous de juger » du 27 avril sur France 2 (animé par Arlette Chabot), qui réunissait des représentants de toutes les tendances politiques de l’extrême gauche à l’extrême droite (démarrage de la campagne 2007), lorsqu’il a été clairement avancé qu’il y avait cinq millions de chômeurs dans le pays, personne n’a pipé ou réfuté, pas même François Fillon !

Il va falloir sérieusement accorder ses violons au sein du gouvernement parce que lorsque Jean-Louis Borloo nous dit, fin mars, que le chômage recule avec seulement 2.288.300 demandeurs d’emploi et que "selon les chiffres corrigés des variations saisonnières diffusés par le ministère du Travail, la France connaît une première année de baisse du chômage avec un taux ramené désormais à 9,5% de la population active" (- 0,1 point)" et que "l’objectif reste un taux de chômage de 8,9% à la fin de l’année 2006 en passant sous la barre psychologique des 9%" ... et blablabla, ... et que l’on va rentrer dans "le cercle vertueux" ... avec un taux de chômage "structurel" entre 7% et 6,5%", on a parfois envie de hurler et de mettre tout ce baratin à la poubelle en prenant bien soin de fermer hermétiquement le couvercle à cause des mauvaises odeurs !

Il appartient maintenant à la classe politique d’affronter les réalités en face : notre pays est confronté à un taux de chômage structurel gravissime (à ce stade, on ne peut plus parler de fluctuations conjoncturelles) que l’on ne sait même pas mesurer précisément car on ne s’en est pas donné les moyens. Aujourd’hui, ce taux est, au bas mot, de l’ordre de 20%. Ce chômage endémique traverse toute la société française mais touche plus particulièrement les populations les plus fragilisées (et là les taux peuvent s’envoler jusqu’à atteindre des sommets).

Il fallait que cette réalité soit admise pour que l’on puisse commencer à se poser les vraies questions :

-  Comment (mieux) partager le travail ?
-  Comment (mieux) partager les revenus du travail ?
-  Comment relancer l’emploi sans pour autant tout miser sur la sacro-sainte croissance, dont les conséquences sur l’environnement et la qualité de la vie ne sont pas toutes favorables ?

Bref, comment lier économie, mesures sociales et écologie, en répondant à la précarité des sans emplois et en s’attaquant à la précarité dans l’emploi ? [10]

   A bicyclette ...

C’est ce qu’affirme l’Est Républicain du 9/03/05 qui publie des chiffres intéressants sur l’évolution de l’usage du vélo.

« Statistiquement, on se tue moins à vélo qu’à pied ! En 2003, 190 cyclistes ont trouvé la mort, 848 ont été grièvement blessés, c’est quatre fois moins de tués qu’en 1970, cinq fois moins de blessés ».

Pourtant le parc français est significatif. Avec 5 vélos pour 100 habitants, la France se retrouve sur le podium européen de la bicyclette, avec les Pays-Bas (8,3 %) et l’Allemagne (5,8 %).

L’usage n’en est pas moins sans danger, particulièrement chez les cyclistes de plus de 40 ans qui sont les plus exposés, davantage en danger quand ils circulent sur petites routes départementales, qu’à la ville.

Il se développe d’ailleurs dans certaines villes. Ainsi le patron de la sécurité routière, Rémy Heitz, cite en exemple Strasbourg avec « 420 km de cheminements cyclables », plus « 185 de rues, soit 40 km » avec vélos autorisés à contresens. Désormais 110.000 déplacements quotidiens se font à bicyclette dans la capitale alsacienne, où les cyclistes sont (enfin) bien vus d’automobilistes qui estiment, « à 63 %, qu’en ville la voiture, c’est dépassé ! »

A vélo, le port du casque reste conseillé, mais ne deviendra pas obligatoire, « la question ne se pose pas aujourd’hui », a indiqué Rémy Heitz.

Une position qui trouve probablement en partie son origine dans l’expérience australienne, pays où, selon Monique Giroud, présidente de FUBicy, fédération des usagers de la bicyclette, l’obligation du port du casque « n’a pas eu d’influence significative sur la courbe des accidents, mais a fait chuter de 30 % le nombre des cyclistes ! »

   Automobiles et CO2

Le niveau d’émission de CO2 par les véhicules automobiles est un enjeu important. Tout le monde s’accorde en effet aujourd’hui sur la nécessité de réduire le volume émis de ce gaz à effet de serre, facteur de réchauffement climatique.

Ce niveau est mesuré en grammes par kilomètre. Ainsi, l’objectif fixé pour 2008 est de descendre à 140 grammes/kilomètre, en moyenne. La moyenne française, qui était, en 1995, de 177 g/km était tombée, en 2001, à 154 g/km. Mais depuis, en quatre ans, cette valeur n’a baissé que de 2 points. Elle était, en 2004, de 152 g/km.

Comme l’explique Le Monde « Ce maigre bilan semble paradoxal. Les nouveaux modèles, en effet, présentent le plus souvent des niveaux de consommation inférieurs à ceux de leurs prédécesseurs, alors que la diésélisation accélérée du marché (69 % des ventes en 2004, contre 49 % en 2000) devrait, toutes choses égales par ailleurs, constituer un facteur de réduction des émissions d’oxyde de carbone. »

Or, poursuit le journal, « cette marge de manoeuvre n’a que très modérément permis de réduire la moyenne des émissions de CO2. La recherche du confort et de la sécurité a alourdi les automobiles (qui pesaient, en moyenne, 900 kilos en 1984, contre 1,2 tonne en 2004, soit un gain de 33 %), d’où le recours à des mécaniques plus puissantes (50 ch pour la voiture-type de 1984, contre 75 ch en 2004, soit une hausse de 50 %). Sans compter que les Français achètent un nombre croissant de monospaces et de 4 × 4, plus gourmands en carburant qu’une berline de catégorie comparable » [11].

Effectivement le problème est plus d’un choix de consommation qu’un problème technique, en France en tout cas. Selon notre-planete.info, 10 % des modèles de voitures proposées à la vente ont des émissions inférieures à 140 g/km ; la vente des véhicules inférieurs à 120 g/km a atteint 14 % en 2004 ; 5 modèles français figurent aux 5 premières places des ventes de voitures de moins de 120 g/km.

Un choix de consommation que déplore l’Ademe, qui met en cause le fait que les constructeurs ne fournissent pas toujours les renseignements susceptibles d’éclairer les acheteurs sur cet aspect de la question. Pourtant la législation existe. Comme le rappelle notre-planete.info « Afin de favoriser la réduction des émissions de CO2, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont arrêté la directive n° 1999/94/CE du 13 décembre 1999. Transposée en droit français par le décret n°2002-1508 du 23 décembre 2003, elle a pour objet de garantir que les informations relatives à la consommation de carburants et aux émissions de CO2 des voitures particulières neuves proposées à la vente ou en crédit-bail, soient mises à la disposition des consommateurs afin de permettre à ceux-ci d’opérer un choix éclairé. »

Reste que le niveau d’émission de CO2 au kilomètre c’est une chose, encore faut-il que le nombre de kilomètres parcourus n’augmente pas ou, mieux, diminue. Et ça c’est plus une affaire de prix du pétrole, de choix d’aménagement du territoire et de politique des transports que de performance d’injection directe.