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Avec plus de 3 millions de km² le bassin hydrographique du Mississippi couvre près d’un tiers des Etats-Unis.
Le fleuve lui-même et ses nombreux affluents collectent jour après jour les polluants de l’agriculture intense du pays, tout particulièrement ses fertilisants [1].
Si cela ne semble pas trop problématique au niveau du fleuve lui-même, en revanche les choses se gâtent à l’arrivée des eaux dans le Golfe du Mexique, en particulier l’été.
Comme l’explique Time dans son édition datée du 6/08/07, « les fertilisants terminent leur course dans le Golfe du Mexique, où ils provoquent une prolifération d’algues, qui, à leur tour, absorbent à peu près tout l’oxygène disponible de l’eau. Résultat, une mortalité massive de la faune marine. »
Selon Time, la "zone morte estivale" s’étendait sur environ 13.000 km² en moyenne dans les années 90. En 2006, elle s’est étendue sur 17.280 km².
D’après le professeur Eugene Turner de l’université de Louisiane, cité par BBC News, elle pourrait atteindre cette année 22.000 km².
Celui-ci prévoit en effet un record historique du fait de la charge de nitrates particulièrement élevée en mai de cette année « peut-être due à une agriculture plus intensive sur des surface plus importante, y compris avec les cultures pour agro-carburants ou à des changements de pratique agricole, » explique le professeur.
Seule une saison riche en tempêtes, qui favorisent l’oxygénation, pourrait changer la donne.
Dans sa "revue mondiale de l’environnement", en 2003, l’organisation des Nations Unies pointait déjà le fait que le nombre de zones en hypoxie [2] saisonnière doublait tous les 10 ans depuis les années 60.
[1] On estime que le volume des nutriments charriés par le fleuve a triplé en 50 ans.
[2] Hypoxie : diminution de la concentration d’oxygène.