"Oubliez mon premier livre"

dimanche 8 janvier 2006.par Philippe Ladame
 
Terry Hekker, qui avait vanté le statut de femme au foyer, prépare un second livre.

Dans un article du 8/01/06, le Guardian (en anglais) rappelle le succès qu’avait connu, aux Etats-Unis, le livre de Terry Hekker, "Toujours, depuis Adam et Eve".

Publié en 1980, ce livre était un vibrant plaidoyer pour le choix d’être femme au foyer, dont Mme Hekker revendiquait qu’il soit reconnu et valorisé. Prenant le contre-pied du mouvement d’émancipation des femmes, le livre avait connu le succès et son auteure s’était largement exprimée dans les médias nationaux.

La semaine dernière, Terry Hekker a annoncé son intention de publier "Oubliez mon premier livre". « Mon livre anachronique a été écrit alors que je vivais un mariage heureux dont je pensais qu’il serait éternel. Malheureusement, il ne vaut guère pour les femmes d’aujourd’hui, à part peut-être comme avertissement, » a-t-elle écrit, annonçant sa volte-face.

Le jour de son quarantième anniversaire de mariage, le mari de Terry lui a remis les papiers de divorce et est parti vivre avec une plus jeune femme. A plus de 60 ans, après avoir élevé cinq enfants, Mme Hekker se retrouvait seule, dans une situation financière délicate, invité par le juge des affaires matrimoniales à entreprendre une formation professionnelle.

Comme l’explique le Guardian, après avoir été un modèle pour les jeunes maîtresses de maison, « Hekker est en train de devenir une icône pour celles qu’on nomme les "divorcées d’argent", ces femmes plus âgées qui se retrouvent soudain seules, sans qualification et avec un revenu sensiblement réduit. » Et elles sont nombreuses. Une étude de l’université du Michigan indique que la proportion de femmes divorcées âgées entre 55 et 60 ans est passée de 4.8% en 1970 à 18.7% en 2002.

Encore Mme Hekker s’en est-elle bien sortie. Active, pendant des années, dans le milieu associatif de son village de Nyack, près de New York, elle en est devenue maire aujourd’hui, une fonction qui lui rapporte 8.000 dollars par an.

D’autres n’ont pas cette chance. Selon l’étude mentionnée plus haut 22% des divorcées de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté (un taux cinq fois supérieur à celui des femmes mariées). Et les experts prévoient encore une augmentation du nombre de divorcées âgées.

Celle qui vantait la cuisine, le ménage et les enfants, tient maintenant un autre discours, insistant auprès de ses compatriotes sur l’importance d’acquérir des qualifications condition de l’indépendance.

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