Nous avions déjà évoqué, dans Citron-Vert, l’opposition des Verts au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.

Bien que faisant majorité commune avec le Parti Socialiste de Jean-Marc Ayrault, porteur du projet, les Verts avaient d’ailleurs pris soin, dans l’accord politique de mandature, de prévoir une totale liberté d’expression des uns et des autres sur ce sujet.

Les écologistes viennent d’en faire usage, suite à la publication, dans le numéro d’avril de Nantes Passion, le magazine municipal distribué dans tous les foyers nantais, d’une forte apologie du projet.

Dans un article paru sur leur site le 16/05/08, les Verts dénoncent « 4 pages de propagande » d’un projet dans lequel ils voient « tour de passe-passe » et « déni de démocratie ».

Ils y rappellent les raisons de fond de leur opposition.
 Ils refusent de cautionner un investissement massif (entre 2 et 3 milliards d’euros, estiment-ils à terme), pour un mode de transport « 25 fois plus polluant que le train ».
 Ils demandent qu’il soit pris acte du déclin inéluctable du transport aérien, que les compagnies aériennes elles-mêmes commencent à prendre en compte (voir cet article de La Tribune).
 Ils insistent sur le fait que ce nouvel aéroport réduirait à néant les efforts engagés dans le cadre du plan climat de Nantes Métropole qui prévoit d’économiser 45 000 tonnes de CO2 par an à partir de 2010.
 Ils soulignent le fait que la réalisation de cet aéroport entraînerait la disparition d’espèces protégées et la destruction de 1650 ha de bocages et de mares au moment où l’on manque de terres agricoles.
 Ils affirment, en conséquence, leur solidarité avec ceux qui luttent contre ce « projet anachronique, inutile et nuisible, servant les intérêts ou les rêves décalés de quelques décideurs locaux » et précisent qu’ils refuseront, pour leur part, tout financement à Notre Dame des Landes.

En profond désaccord sur le projet lui-même, les Verts n’ont visiblement pas apprécié non plus l’utilisation propagandiste du bulletin municipal dont ils estiment qu’il aurait dû se faire l’écho de la diversité des points de vue et non support publicitaire du seul point de vue majoritaire. Une majorité qui semble d’ailleurs devoir resserrer les boulons, puisque, selon Ouest-France du 22/05/08, Patrick Mareschal, président du conseil général a éprouvé le besoin de réunir à huis clos sa majorité pour s’assurer de son soutien sur ce dossier.